mardi 18 avril 2017

Adventure is back


------- Francais ci-dessous  -------

Well ! It have been almost a month since I hardly left Christchurch in New Zealand. How many last drinks have we got …?!
Since, I hitch-hiked all the way up to the North Island. I spent 3 days in Wellington to drop my "Available crew" notices and meet up skippers. Then it took me one night to reach Auckland with only one truck caught from the ferry arrival ! Same job over there, making my own publicity. But that spot didn't felt right to me neither so I kept going to Northland to be in the area where cruise boats use to check out.

By doing woofing, I kept contacting over 30 marinas mostly in North Island, spamming their website and facebook page. I made 7 profiles on websites to find crew/boat and update them every day. I also spend hours and days on marinas building a social network and making people know about me. I even distribute my crew business card and I was on the VHF-radio morning news of the Opua marina !

But... despite great fun with some captains, it became a bit boring. The results were to low because of too many constraints : I was too late for the trip season to Australia (Tasman Sea very rough sometime) and almost too early for the Islands (New-Caledonia, Vanuatu, Fiji, ...). My Australian visa forces me to arrive there before mid May and plus, the local cyclones don't help at all !! I could be working in Australia and save money instead ! I was about few hours close to buy a flight ticket Auckland - Australia when, on Sunday evening,  I received THE call. Chris and his wife Lauren are going to New-Caledonia and ask me for a meeting. 16h later we were on the 44ft sailboat (13.2m) talking about how to steer her (the boat) and what I will cook for them for this 8-10 days journey ! Departure on Thursday 20th  if the weather window keep clear !!
Bend on the mainsail !!

The main interest of this detour is about getting my first sailing experience in open water. This is bonus for the future, even if I'll have to spend double price for the flight ticket New-Caledonia – Australia. Indeed, I’ll unlikely have enough time to catch another ride.

Marinas after marinas, skippers after skippers, I have improved a complete different style of hitch-hiking. It have been only about few months that I had an eye on sailing. However, I can already feel that this experience will bring me on a real turn over in my entire life. It is like learning how to walk for the first time.

Only the wind calls the leaving.
Now the land breeze blows in my sail.
Way more that I can imagine,
All what I need is a vessel.


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----------------- DE RETOUR A L’AVENTURE -----------------

Voila a present prêt d’un mois que j’ai quitte difficilement Christchuch en Nouvelle Zelande. Les adieux et derniers verres sont indenombrables !
Depuis, j’ai rejoins l’ile du nord en autostop et passe 3 jours a Wellington afin de deposer mes annonces et rencontrer les capitaines. Il m’a ensuite fallu une nuit pour rejoindre Auckland en stop grace a un camion tout juste sortie du ferry. Meme topo la bas, a faire ma propre publicite. Mais cet endroit ne m’inspirait guere donc j’ai continue ma route vers le Northland pour rejoindre la zone ou les bateaux font leur check-out avant de quitter le territoire.

Tout en faisant du woofing (quelques heures par jour de travaux manuels en echange de l’hebergement et repas), j’ai fini par contacter plus de 30 marinas principalement sur l’ile du nord a en polluer leur site web et page facebook. J’ai fait 7 profiles sur des sites de recherche de bateaux/equipages et je les mettais a jour tous les jours. J’ai aussi passe des heures et jours entiers sur des marinas a construire un reseau social. Je distribuais meme ma carte de visite d’equipage et on faisait passer mon annonce sur la radio VHF de la marina de Opua !!

Cependant, malgre les belles rencontres, cette attente de plusieurs semaines commencait a m’ennuyer. J’obtenais trop peu de resultat en raison de nombreuses contraintes : J’etais en retard sur la saison des voyages vers l’Australie (la Mer de Tasmanie peut etre violente) et presque en avance sur la saison des Iles (Nouvelle-Caledonie, Vanuatu, Fiji, …). Ma plus grosse contrainte est en realite mon visa Australien qui requiert que j’y arrive avant mi mai. Par-dessus tout cela, les recents cyclones n’ont rien aide. J’aurai déjà pu etre en Australie et economiser.
J’etais proche d’acheter un billet d’avion Auckland – Australie lorsque j’ai recu l’appel decisif. Chris et Lauren partent bientôt pour la Nouvelle-Caledonie et me proposent d’en discuter ensemble. 16h plus tard nous etions sur le voilier de 44 pieds (13.2m) discutant de comment le piloter et ce que je leur cuisinerai lors de ce voyage de 8-10 jours. Depart pour le grand large jeudi 20 si la fenetre meteo reste favorable !! Hissez la gran voile !

L’interet principal d’un tel detour est d’acquerir l’experience de la navigation en haute mer. Ce sera un reel bonus pour le futur, meme si le billet d’avion NC – Australie coute deux fois plus cher que depuis la NZ. Je pense en effet ne pas avoir le temps de chercher un autre bateau pour naviguer vers l’Australie.

Marinas apres marinas, capitaines apres capitaines, j’ai vraiment developpe ma manière de faire du bateau stop. Une experience qui vaut largement le coup/t de l’attente. Un nouvel elan dans ce voyage. De quoi rever sous d’autres formes et vers des horizons infinis.

Lewis Pass
A tear for South Island - Une larme pour l'ile du sud
Hitch-hike Wellington - Auckland by night with only one truck.
Autostop de Wellington a Auckland avec un seul camion.
Checking around one of the Auckland marinas.
Prospectant une des marinas d'Auckland.
I am not the only one crew. Je ne suis pas tout seul.
Woofing with Therese and John.
Improvised camp behind dinghies in Opua. Campement improvise derriere des barques a Opua.
Invited by Captain Orlando. Sur le voilier d'Orlando pour quelques nuits.
Wine is better in coconut glass !

dimanche 26 avril 2015

My route

Itineraire mis à jour au 10 juin 2015 - details
Boucle a moto Vietnam (Sapa), Laos, Thailand, Cambodge, Vietnam (Yen Lap). 10.000km - details
Trajet vers la peninsule thai depuis Bangkok en avion, retour en train.

mardi 14 avril 2015

14-17 Avril 2015 : Derniers jours a Bangkok et horizon Cambodgien

Je reste 2 jours a Bangkok pendant lesquels je me penche encore sur la manière de m’y prendre pour aller en Nouvelle-Zelande, y trouver un travail, un logement, etc. Un detour par l’ambassade puis le bureau d’immigration me donne quelques informations complementaires.

Le 17 au matin, je fais mes adieux a Bangkok et presque déjà a la Thailande. Sur la route j’apercois de nouvelles belles choses qui pretexterait largement un nouveau voyage. J’arrive en fin d’apres midi a Aranyaprathet, a 10km de la frontiere de Poipet.

Une fois de plus, je suis accueilli dans un temple ou les moines semblent trouver tres rigolo de me voir super charge sur ma moto. Faire sourire les gens aide toujours a sympathiser. Le soir, a lieu une ceremonie diffusee dans des hauts parleurs  accompagnee de musiques traditionnelles. Je suis tellement berce dans mon hamac en bordure de foret que je m’endors rapidement.



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lundi 6 avril 2015

6-14 avril 2015 : Escalade a Tonsai & Songkran a Chumphon

De nouveau avec mon couple de voyageurs, nous visitons sportivement le coin de Tonsai et Railey. Ces villages artificiels desormais dedies qu’au tourisme. Il n’y a donc pas d’habitation locale, pas de marche matinal, mais une longue serie de restaurants/bars et hotels. Pourquoi ? La topologie des environs est exceptionnelle offrant des centaines de voies d’escalade a flanc de falaises et vue sur la mer turquoise. Le site est tellement reconnu qu’il a meme accueilli des championnats du monde. En dehors du cadre sportif, les plages magnifiques sont aussi une raison a l’afflue touristique.

Mais selon moi, le site file sur la mauvaise pente, exploite par des firmes de tourisme de masse. Et puis il est tellement isole que l’alimentation electrique proviens d’enormes groupes electrogenes par-ci par-la. En depit de certains privilegies, le site est alors alimente que de 18h a 1h du matin. Aussi, toutes denrees alimentaires, materielles et les touristes doivent etre affretes par des petites embarcations. Pendant 3 jours, il ne nous a pas été possible d’etre sur la cote et d’entendre autre chose que des moteurs qui resonnent avec les falaises. Et je ne parle que de polution sonore…

Depuis peu, une immense surface de Tonsai a été achete et baricadee. Elle fera prochainement l’objet d’une construction hoteliere. Comment peut on en demande autant a un si petit espace naturellement magique et fragile ? J’ai vraiment tres peur de ce « developpement » qui impactera tout l’environnement. C’est ici meme que je vois le premier thailandais sortir de ses gonds. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond et je me sens alors rapidement coupable d’etre ici.

En mettant de cote cette analyse negative (sur lequel nous sommes tous les trois d’accord), nous passons un agreable moment. Alex et Clemence sont ici depuis 2 jours et se sont déjà abimes sur la roche. Ainsi, je les suis sur les plus faciles voies de la zone d’un niveau 5C. Celles-ci sont rares bien entendu puisque la moyenne va de 6A a 7C avec des exceptions en 8 et 9. Cette petite grimpette me rappel d’ailleurs combien je devrais me remettre au sport en Nouvelle-Zelande. Pour info, le niveau d’une voie est donne par un chiffre suivi d’une lettre de A a C. La plus difficile au Monde est une 9B.

Du 13 au 15 avril se deroulera Songkran, le nouvel an Bouddhiste aussi connu comme fete de l’eau. La veille etant le jour le plus chaud de l’annee, la tradition veut que les thailandais asperge le Bouddha d’eau ainsi que la famille, les proches, et n’importe qui dans la rue. Cela afin d’eloigner la mal chance et de purifier. On assiste alors partout dans le pays a des batailles d’eau gigantesques. Chiang Mai est d’ailleurs tres repute pour ca. A Bangkok, les pompiers se sont meme déjà pris au jeu en sortant dans les rue avec les camions, lance a eau en main !

Souhaitant remonter doucement vers Bangkok avec Alex et Clemence nous decidons de nous arreter quelques jours a Chumphon ou nous pourrons feter Songkran avec les locaux et Melodie qui nous a rejoint.

Pour nous y rendre apres une nuit a Krabi, nous passons par une agence de fond de quartier. Pour un prix raisonnable, nous sommes recupere le 10 avril a l’hotel et emmene jusque Surat Thani, a mi route, via 3 minibus et un bus de ville pour rejoindre la gare. L’agence nous avait bien sur prevenu qu’il ne restait plus de place dans le train ce qui s’est avere faux en nous y pointant directement.

Confortablement installe en seconde classe (la 3eme est avec des banquettes en bois), nous intriguons tous les passagers jusqu'à notre arrivee. 30 minutes plus tard, nous sommes dans une simple mais chouette auberge dont le nom nous etiquette deja : « Farang Guest House » (Farang = etranger).

La ville n’est en rien touristique, mais simplement dans le quartier, il est agreable de se ballader en recevant d’agreables regards ou salutations des thailandais. Avec des motos louees, nous partons une journee le long de la cote Nord ou nous piquons une tete sur la plus belle plage du coin. En cette periode de fete, c’est visiblement ici que les thailandais viennent s’installer en famille pour pic niquer avec l’equipement complet. De notre cote, nous jouons encore et encore a la belote coinchee, remplacant d’autres jeux de cartes qui nous ont aussi beaucoup occupes.

Malheureusement nous recevons deux journees d’orage nous empechant de sortir et visiter un village de pecheur non loin. Est-ce une coincidence qu’autant de pluie nous tombe dessus en cette periode, va savoir. J’ai quand meme l’impression que les locaux y perdent aussi un peu d’entrain.

Depuis quelques jours, une nouvelle baisse de moral m’a atteint. Rien d’anormal en soit mais plusieurs points me preoccupent.

Alex et Clemence ont eu plusieurs echos de motards refuses a la frontiere Cambodgienne depuis le Laos. Etant donne que les relations Thailande / Cambodge sont plus compliquees, j’imagine que ca ne peut etre mieux. Et puis a force de me preparer au pire, j’en oublie de relativiser. Il faut dire qu’en cas de refut, je serais contraint de me rendre au Laos (visa payant) pour y laisser la moto afin de rejoindre mon frere au Cambodge en pieton (visa payant). Apres quelques jours, je devrais retourner au Laos (nouveau visa) pour recuperer la moto et filer enfin au Vietnam en me retrouvant trop au Nord pour pouvoir visiter Ho Chi Minh City et les alentours. Ma jolie boucle en prendrait un sacre coup !

Je ressens aussi le besoin de me poser un moment. Apres 8 mois a crapahuter, je commence a fatiguer et j’ai besoin de souffler. Le blog a lui seul est une tache importante et fatiguante puisque, si je me detends quelque pars, une petite voix me dis toujours, « tu vas encore etre en retard sur ton recits ». Je ne peux donc pas etre inactif un moment ou dormir toute une matinee sans qu’un sentiment de culpabilte me pese.

Et puis avant de partir, je craignais d’etre trop seul. Ensuite et assez rapidement, j’ai du forcer les choses pour retrouver ma solitude tellement les rencontres sont faciles. A present, j’aime toujours rencontrer des voyageurs ou des locaux mais j’ai de moins en moins d’entrain pour les rencontres ephemeres. Cela dans le sens ou les separations sont toujours chagrinantes lorsque je tombe sur un bon esprit. Je dois aussi avouer que ca me prend de l’energie, sutout lorsque je ne peux meme pas communiquer en anglais, et en cette fin de premier episode de voyage, je dois l’economiser un peu. Alors oui, je prefere etre seul pour rencontrer les locaux et pousser l’aventure mais il est toujours tres agreable de partager un episode de voyage, les envis des uns et des autres… « Le bonheur n’existe que s’il est partage », Christopher Mc Candless.

Il m’arrive aussi de me questionner sur mon caractere, constamment developpe par ce voyage. En perdant de plus en plus un esprit voyageur en faveur de l’esprit local, je crains de devenir moins tolerant sur certaines reflexions d’etrangers dans un pays. Par exemple, le fait de comparer pejorativement une culture par rapport a un pays qui n’a rien a voir, sans prendre en compte le contexte local. Il n’y a en effet rien d’impoli a cracher dans certains pays d’Asie, c’est juste culturel. Nous mangeons bien dans des assiettes separees, chose tres impolie dans cette region. Je repense aussi a ce pretendu voyageur rencontre en Mongolie qui a affirme que visiter un des pays d’Asie du Sud Est, suffisait pour connaitre les autres. Apres en avoir vu qu’un modeste morceau, des capitales aux villages perdus, j’ai quand meme de quoi sauter au plafond face a de tels propos. Mais finalement… qui suis-je pour juger ainsi ? Ne suis-je pas sence partager mon experience et developper une autre vision du Monde … ? La pensee idealiste n’est pas toujours facile a garder et a proner.

Le 14 avril, nous embarquons en train de nuit pour Bangkok et quel confort !! J’apprecie tellement a present de faire de la route sans avoir a etre conscentre pendant des heures a cuire entre soleil et poussiere. J’adore toujours autant conduire ma moto mais ce repit n’est pas de refus. Et puis le voyage en train a quelque chose de fascinant. Sur la route ca secoue sans cesse me forcant a tortiller mon derriere pour limiter l’inconfort de la scelle. Ici, je suis berce par la succession des rails et la nuit devient delicieuse.

Nous arrivons vers 5h30 et apres notre dernier petit dejeuner en face de la gare, c’est avec amertume que je me separe d’Alex et Clemence pour ne pas se revoir avant mon retour en France, dans quelques annees. Nous en avons bien profite !

Je dois desormais recuperer ma moto et le reste de mes affaires a l’hotel ou j’etais avec mes parents pour rejoindre la meme guest house qu’a mon arrivee a Bangkok, convenant mieux a mon budget. Il est 6h et je tente uniquement de redemarrer Marceau l’heure suivante en le poussant. Rien a faire ! Je ne parviens qu’a detremper ma chemise. Je pars alors a la recherche d’un garage mais tout est encore ferme. Ajoutons a cela que nous sommes toujours en periode de fete. J’ai alors peu de chance de trouver quelqu’un pour m’aider. Je fais donc une halte dans une station service ou quelques personnes tentent de m’aider en verifiant la bougie d’allumage. Puis je patiente 1h devant un garage, a attendre qu’il ouvre. Le moment venu, le garagiste donne un coup de kick et ca repars. Comment puis je expliquer que je ne peux pas demarrer s’il y arrive … ?

Je dois avant tout rejoindre la guest house en traversant la ville pour poser mes affaires, meme si je dois y aller a pied. Ensuite j’aviserai en prenant mon temps. Il faut dire que donner des coups de kick et pousser la moto pendant 2h et ce, des le reveil m’a déjà mis dans un sale etat alors j’attends surtout de pouvoir me poser un chouilla.

En route je ne peux pas faire plus de 200m sans avoir une panne et les redemarrage sont toujours tres capricieux, sous un soleil de plomb. Je me resous donc malgre tout a trouver un garage mais plus je me rapproche du centre moins j’ai de chance d’en trouver. Alors que je pousse la moto sur le bord de la route, un couple s’arrete et se decide a vouloir m’aider. En roue libre je me laisse donc pousser par eux. C’est en effet une pratique courante ici de pousser quelqu’un avec un pied sur le cale pied arriere de la moto en panne. Je dois alors m’adapter a sa conduite et la circulation, ce qui est loin d’etre facile de cette manière mais neanmoins amusant. Ils me conduisent alors a un garage 200m plus loin dans une petite rue ou apres un netoyage complet du carburateur, nous nous rendons compte que la durite d’admission est simplement bouchee. Rien de grave donc mais quelles complications alors que je pensais pouvoir rentrer en un rien de temps. Me voila a la guest house pres de 4h apres avoir debarque du train.



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mercredi 1 avril 2015

1er -5 avril 2015 : Koh Lanta en famille


Depuis la Belgique, il y a 242 jours, je voyage en rasant le sol avec l’avantage de decouvrir ce qui separe deux destinations, mais aujourd’hui, je dois prendre l’avion. C’est bien sur necessaire pour mes parents qui ne restent pas longtemps mais je ressens cela avec une legere amertume en comparant avec le chemin parcouru jusqu’ici. Nous retrouvons donc ma belle sœur Anastasia a l’aeroport de Bangkok avant de nous envoler vers Krabi, sur la peninsule thai, pour rejoindre ensuite l’ile de Koh Lanta.

Voila déjà quelques semaines que je suis surexcite a l’idee de revoir la mer. Je l’ai certe apercu pres de Hai Phong au Vietnam mais sans m’y etre baigne. Il me tarde donc de revoir cette etendue d’eau, semblant infinie. Ce paysage vierge devoilant le plus doux profil de notre ronde Terre.

Arrive a destination, le paysage est deja different, ressemblant d’avantage aux cartes postales a cocotiers. Une fois installe tous les cinq dans une maison un peu isole avec piscine et a 300m de la mer, il ne nous faut pas longtemps pour aller y piquer une tete dans un cadre paradisiaque. Nous savourons ainsi le confort d’un « chez soit » permettant une totale autonomie. Petits dejeuners en terrasse, apero aux vins, ‘tit punchs et saucissons importes… on se croirait a la maison ! Nous louons aussi des scooters permettant de visiter l’ile a notre guise en totale independance.

L’ile peut etre decrite suivant 2 zones, separees par un canal. Plate, avec des mangroves et apparemment pas touristique au Nord-Est ; legerement montagneuse sur la partie allongee du Sud. Cette derniere presente des plages plutôt vaseuses a l’Est tandis que nous trouvons de belles plage de sable a l’Ouest ; ou s’est fatalement developpe le tourisme. A la pointe Sud, un parc naturel abrite une riche vegetation exotique parmi laquelle nous avons la chance d’apercevoir des singes. Sur la cote, des rochers submergees offrent de magnifiques scenes vivantes a decouvrir en snorkeling (plongee avec tuba). La biodiversite marine est en effet remarquable (forcement si on compare avec la Manche…), raison pour laquelle nous reservons une demie journee en mer afin d’y plonger.

Sebastien et Nastya, avec déjà un bon nombre de plongees a leur actif ne necessitent que d’un complement de materiel et d’un plongeur guide. Mes parents en resteront a la formule snorkeling. J’aurais en revanche le privilege de faire un bapteme de plongee ! Oui !! J’aurais droit aux palmes, masque, tuba, la combinaison, la bouteille sur le dos et meme une monitrice rigolote aux jolis yeux bleus !

Deux jours plus tot, je recois donc un manuel d’initiation et un premier briefing sur les techniques de la plongee, les dangers, la communication gestuelle, etc. Entre temps a la maison, nous profitons aussi de la piscine pour desangoisser ma mere a respirer par un tuba. 10 minutes et c’est regle. Incroyable !!

Le jour J, nous sommes tous excite de ce qui nous attend. Je recois alors un second briefing sur le deroulement du bapteme pas a pas. C’est ensuite le moment d’embarquer sur un hors-bord avec l’equipe et un autre couple. Simplement la sortie en bateau est vraiment chouette. Pendant 20 minutes nous voyons Koh Lanta de plus en plus dans son entierete en nous dirigeant vers un petit ilot recence zone protegee.

Une fois arrive les plongeurs s’equipent et se mettent a l’eau un par un, avant que vienne mon tour. Attirail sur le dos et le gilet gonfle, je garde une main sur la ceinture de plomb, l’autre sur le masque. Mais une fois n’est pas coutume, ce n’est non pas en bombe mais par un pas en avant que je me lance a l’eau.

Premiere satisfaction : tout va bien, mon costume d’astronaute me garde a la surface ! Le premier exercice est déjà de respirer par le detendeur. Ah-ah-ah ! Croyez moi, c’est contre nature et cela demande beaucoup de concentration pour y parvenir, meme coache par Sarah ma monitrice !  Les premieres secondes se revelent vraiment difficiles, le but etant bien sur de respirer le plus constamment possible sans vider la bouteille en 5 minutes… Nous sommes tout juste immerge et sentant que je ne suis pas parfaitement serein, Sarah me montre alors l’environnement. Face au spectacle et sans me rendre compte, je trouve alors mon rythme respiratoire. Sous nos pieds et avec une visibilite de 10 ou 15m, la faune et la flore marine bat son plein. Petit, gros, gris, jaune, rouge, raye, inoffensif ou un peu moins, les poissons nous teleportent dans un autre monde, difficilement imaginable depuis la surface.

A present detendu, Sarah me fait passer une serie d’exercices. Tout d’abord, nous descendons un peu plus profondement grace a notre gilet que l’on peut gonfler ou degonfler grace a une manette. Ainsi nous pouvons stagner a une meme profondeur, a condition de ne pas gonfler ou vider excessivement les poumons, combien meme notre « altitude » suivrait.

Je m’excerce donc a la perte du detendeur qui se recupere par un mouvement rotatif du bras droit vers l’arriere, puis par une expiration forte dans celui ci pour enlever l’eau. L’exercice de la vidange du masque s’il contient de l’eau est aussi destabilisant puisqu’il faut expirer par le nez en maintenant le haut du masque plaque. Enfin, en cas de probleme d’air, nous faisons l’exercice du partage du detendeur de secours.

Moi qui pensais y passer un temps fou, il ne nous faut que 5 ou 10 minutes pour regler ca et partir en ballade, toujours a ne communiquer que par gestes codes minimalistes.

Nous plongeons alors sur deux sites autour de l’ilot pendant quasiment 1h chaque fois. Je decouvre alors un univers merveilleux, par l’ecosysteme bien sur mais aussi par l’ambiance qu’il y regne. La notion du temps semble se distordre dans ce silence on ne peut plus apaisant. Le mouvement des poissons en banc, telle l’aura meme de la mer, se revele aussi envoutant qu’insaisissable. D’ici, la surface de l’eau apparait comme un toit, une frontiere entre deux mondes. La texture visqueuse qu’elle genere, refletant a different degre la lumiere du soleil, est a elle seule une merveille de la nature. Enfin, le fait de pouvoir se deplacer en 3 dimensions a tromper les regles de la gravite, me rappel la sensation du vol. Je profite d’ailleurs que Sarah ai le dos tourne pour m’amuser comme un enfant a avancer en vrille.

Pendant ces deux plongees, nous observons une centaine d’especes animales si ce n’est pas beaucoup plus. Je suis d’ailleurs surpris qu’ils ne s’enfuient pas d’avantage en notre presence. Plusieurs murenes restent bien a l’abri dans des rochers a me regarder sans cligner de l’œil. En entrouvrant leur gueule, je peux d’ailleurs voir leurs dents acerees. Rien a voir avec cette tortue que l’on voit debouler lentement dans un coin du masque et que nous suivons du regard par 6m de profondeur. Nul envi de bouger, toute notre attention lui ai dediee. Elle remonte alors a la surface en agitant ses nageoires de la meme manière qu’un oiseau, regarde 3 secondes le temps qu’il fait la haut puis replonge. Voici un moment d’une infinie poesie que je ne suis pas prêt d’oublier.

Quand se termine le bapteme, je sors de l’eau euphorique, souhaitant ni plus ni moins renouveler l’experience. Notons que de retour sur la terre ferme, je garde toute la journee une legere sensation de planer du a l’exces d’azote non evacue dans mon sang, c’est rigolo !

Tout du long, je garde contact avec Alex et Clemence afin de nous retrouver une 5eme fois ! Mon frere ayant oublie de me prendre un billet d’avion retour pour Bangkok (pas si mal finalement !), nous decidons de nous rejoindre dans la region de Krabi le 5 avril, sur un spot d’escalade sur la cote mondialement reconnu.

Ce 5 avril donc, j’accompagne la famille jusque leur hotel pres de l’aeroport de Krabi (vol tres tot) ou je m’emploie a de nouveaux adieux. J’ai l’impression de revivre le meme instant qu’en France, a la difference que j’en sais desormais d’avantage sur cette aventure et les manières de me tirer de situations delicates. Il y a encore moins de raisons de s’inquieter a present, le voyage est mon quotidien ! Je fais finalement 3 fois le tour des bisouilles en sechant les larmes de la maman avant d’atteler de nouveau mes sacs a moi.

Le jour ne va pas tarder a tomber et je ne suis pas sur d’atteindre le petit village de Tonsai perdu dans un cirque montagneux et accessible que par bateau. J’arrive donc a m’entasser dans un minibus déjà quasiment plein jusque Krabi sans savoir vraiment ou se font les correspondances. J’annonce donc juste ma destination finale au chauffeur qui semble avoir eu une journee difficile a en juger son humeur. Je suis donc depose en centre ville juste derriere la navette qui nous conduira a Ao Nang, sur la cote. Il fait a present nuit. Le temps d’attendre que les banquettes se remplissent et nous sommes partis.

Je suis alors tres surpris par Ao Nang, moi qui m’attendais a un moindre tourisme qu’a Koh Lanta, c’est finalement pire. Tout le long de la cote se succedent restaurants, bar, shopping, et les locaux semblent avoir desertes les environs. Alex m’a prevenu que passe 19h, le cout de la navette en bateau explose pouvant passer de 100B a 600B s’il n’y a personne d’autre pour remplir le bateau. Comme il est 20h, je pars dans l’optique de franchir la barriere montagneuse a pied. J’ai en effet lu sur internet qu’il est possible de rejoindre Tonsai a pied via 2h de marche. Mais apres avoir demande confirmation a des masseuses, il semblerait que cela soit possible mais depuis l’Est et non l’Ouest. A vrai dire, je n’y serais meme pas parvenu. Je suis epuise et pas encore remis de la soiree de la veille, alors randonner en pleine jungle montagneuse, de nuit et charge comme trois mules… Il ne fallait meme pas y compter. C’est impressionnant de voir a quel point la fatigue peut tout simplement faire perdre la raison.

Je dors debout. J’ai la possibilite de camper sur la plage tandis que les touristes se promenent a cote, ou tenter le tout pour le tout en cherchant un bateau. Sur la plage, un capitaine m’interpelle et me propose de m’emmener. « C’est 600B sinon il faut attendre 5 autres personnes". Mais vu l’heure, je n’ai pas le temps de jouer au client fidele, alors je pars vers un autre bateau qui me reclame 200B avant de me refuser sans que je ne comprenne pourquoi. Le premier capitaine m’annonce alors que c’est son ami et que si je donne a chacun 100B, je peux monter. C’est le dernier maillon manquant alors ok, j’embarque a bord avec une famille israelienne.

Bon, jusque la vous sentez la filouterie ?! Parce que sur le coup, ca ne me semblais pas si mal… Une fois arrive, je tends donc au capitaine les 100B que j’ai pris soin de totaliser en petite monnaie pour m’alleger. Immediatement, celui-ci s’enerve, reclamant le double et en donnant un coup dans ma main. Aussi, je suis tellement charge et il est si tard que je n’ai pas le choix de prendre avec clemence son chantage de me ramener a Ao Nang si je ne lui donne pas 200B. Je recupere alors quelques 30B qui ne sont pas passe sous le plancher avant de le payer. Chers amis, je viens de me faire arnaque !

Finalement, en pesant les elements, je ne suis pas si mecontent de l’experience. Etant epuise, tard le soir et avec les copains au bout, j’ai de quoi m’estimer heureux de ne payer que 3 fois le prix de la course de jour ! Et puis c’est la premiere duperie depuis 8 mois a voyager alors que j’entends toute sorte d’histoire autour de moi. Disons que c’était le jour de repos de ma bonne etoile.

Je parviens donc a rejoindre Alex et Clemence a leur bungalow tandis qu’ils ne s’attendaient meme plus a me voir ce soir. La cote de 2km pour atteindre la derniere guest house du village aurait en effet pu m’achever.

En transition a la villa tip top deluxe avec piscine de Koh Lanta, je m’autorise un bungalow ; definitivement le dernier du village avant la jungle. Je ne pouvais pas mieux tomber.



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