dimanche 26 avril 2015

My route

Itineraire mis à jour au 10 juin 2015 - details
Boucle a moto Vietnam (Sapa), Laos, Thailand, Cambodge, Vietnam (Yen Lap). 10.000km - details
Trajet vers la peninsule thai depuis Bangkok en avion, retour en train.

mardi 14 avril 2015

14-17 Avril 2015 : Derniers jours a Bangkok et horizon Cambodgien

Je reste 2 jours a Bangkok pendant lesquels je me penche encore sur la manière de m’y prendre pour aller en Nouvelle-Zelande, y trouver un travail, un logement, etc. Un detour par l’ambassade puis le bureau d’immigration me donne quelques informations complementaires.

Le 17 au matin, je fais mes adieux a Bangkok et presque déjà a la Thailande. Sur la route j’apercois de nouvelles belles choses qui pretexterait largement un nouveau voyage. J’arrive en fin d’apres midi a Aranyaprathet, a 10km de la frontiere de Poipet.

Une fois de plus, je suis accueilli dans un temple ou les moines semblent trouver tres rigolo de me voir super charge sur ma moto. Faire sourire les gens aide toujours a sympathiser. Le soir, a lieu une ceremonie diffusee dans des hauts parleurs  accompagnee de musiques traditionnelles. Je suis tellement berce dans mon hamac en bordure de foret que je m’endors rapidement.



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lundi 6 avril 2015

6-14 avril 2015 : Escalade a Tonsai & Songkran a Chumphon

De nouveau avec mon couple de voyageurs, nous visitons sportivement le coin de Tonsai et Railey. Ces villages artificiels desormais dedies qu’au tourisme. Il n’y a donc pas d’habitation locale, pas de marche matinal, mais une longue serie de restaurants/bars et hotels. Pourquoi ? La topologie des environs est exceptionnelle offrant des centaines de voies d’escalade a flanc de falaises et vue sur la mer turquoise. Le site est tellement reconnu qu’il a meme accueilli des championnats du monde. En dehors du cadre sportif, les plages magnifiques sont aussi une raison a l’afflue touristique.

Mais selon moi, le site file sur la mauvaise pente, exploite par des firmes de tourisme de masse. Et puis il est tellement isole que l’alimentation electrique proviens d’enormes groupes electrogenes par-ci par-la. En depit de certains privilegies, le site est alors alimente que de 18h a 1h du matin. Aussi, toutes denrees alimentaires, materielles et les touristes doivent etre affretes par des petites embarcations. Pendant 3 jours, il ne nous a pas été possible d’etre sur la cote et d’entendre autre chose que des moteurs qui resonnent avec les falaises. Et je ne parle que de polution sonore…

Depuis peu, une immense surface de Tonsai a été achete et baricadee. Elle fera prochainement l’objet d’une construction hoteliere. Comment peut on en demande autant a un si petit espace naturellement magique et fragile ? J’ai vraiment tres peur de ce « developpement » qui impactera tout l’environnement. C’est ici meme que je vois le premier thailandais sortir de ses gonds. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond et je me sens alors rapidement coupable d’etre ici.

En mettant de cote cette analyse negative (sur lequel nous sommes tous les trois d’accord), nous passons un agreable moment. Alex et Clemence sont ici depuis 2 jours et se sont déjà abimes sur la roche. Ainsi, je les suis sur les plus faciles voies de la zone d’un niveau 5C. Celles-ci sont rares bien entendu puisque la moyenne va de 6A a 7C avec des exceptions en 8 et 9. Cette petite grimpette me rappel d’ailleurs combien je devrais me remettre au sport en Nouvelle-Zelande. Pour info, le niveau d’une voie est donne par un chiffre suivi d’une lettre de A a C. La plus difficile au Monde est une 9B.

Du 13 au 15 avril se deroulera Songkran, le nouvel an Bouddhiste aussi connu comme fete de l’eau. La veille etant le jour le plus chaud de l’annee, la tradition veut que les thailandais asperge le Bouddha d’eau ainsi que la famille, les proches, et n’importe qui dans la rue. Cela afin d’eloigner la mal chance et de purifier. On assiste alors partout dans le pays a des batailles d’eau gigantesques. Chiang Mai est d’ailleurs tres repute pour ca. A Bangkok, les pompiers se sont meme déjà pris au jeu en sortant dans les rue avec les camions, lance a eau en main !

Souhaitant remonter doucement vers Bangkok avec Alex et Clemence nous decidons de nous arreter quelques jours a Chumphon ou nous pourrons feter Songkran avec les locaux et Melodie qui nous a rejoint.

Pour nous y rendre apres une nuit a Krabi, nous passons par une agence de fond de quartier. Pour un prix raisonnable, nous sommes recupere le 10 avril a l’hotel et emmene jusque Surat Thani, a mi route, via 3 minibus et un bus de ville pour rejoindre la gare. L’agence nous avait bien sur prevenu qu’il ne restait plus de place dans le train ce qui s’est avere faux en nous y pointant directement.

Confortablement installe en seconde classe (la 3eme est avec des banquettes en bois), nous intriguons tous les passagers jusqu'à notre arrivee. 30 minutes plus tard, nous sommes dans une simple mais chouette auberge dont le nom nous etiquette deja : « Farang Guest House » (Farang = etranger).

La ville n’est en rien touristique, mais simplement dans le quartier, il est agreable de se ballader en recevant d’agreables regards ou salutations des thailandais. Avec des motos louees, nous partons une journee le long de la cote Nord ou nous piquons une tete sur la plus belle plage du coin. En cette periode de fete, c’est visiblement ici que les thailandais viennent s’installer en famille pour pic niquer avec l’equipement complet. De notre cote, nous jouons encore et encore a la belote coinchee, remplacant d’autres jeux de cartes qui nous ont aussi beaucoup occupes.

Malheureusement nous recevons deux journees d’orage nous empechant de sortir et visiter un village de pecheur non loin. Est-ce une coincidence qu’autant de pluie nous tombe dessus en cette periode, va savoir. J’ai quand meme l’impression que les locaux y perdent aussi un peu d’entrain.

Depuis quelques jours, une nouvelle baisse de moral m’a atteint. Rien d’anormal en soit mais plusieurs points me preoccupent.

Alex et Clemence ont eu plusieurs echos de motards refuses a la frontiere Cambodgienne depuis le Laos. Etant donne que les relations Thailande / Cambodge sont plus compliquees, j’imagine que ca ne peut etre mieux. Et puis a force de me preparer au pire, j’en oublie de relativiser. Il faut dire qu’en cas de refut, je serais contraint de me rendre au Laos (visa payant) pour y laisser la moto afin de rejoindre mon frere au Cambodge en pieton (visa payant). Apres quelques jours, je devrais retourner au Laos (nouveau visa) pour recuperer la moto et filer enfin au Vietnam en me retrouvant trop au Nord pour pouvoir visiter Ho Chi Minh City et les alentours. Ma jolie boucle en prendrait un sacre coup !

Je ressens aussi le besoin de me poser un moment. Apres 8 mois a crapahuter, je commence a fatiguer et j’ai besoin de souffler. Le blog a lui seul est une tache importante et fatiguante puisque, si je me detends quelque pars, une petite voix me dis toujours, « tu vas encore etre en retard sur ton recits ». Je ne peux donc pas etre inactif un moment ou dormir toute une matinee sans qu’un sentiment de culpabilte me pese.

Et puis avant de partir, je craignais d’etre trop seul. Ensuite et assez rapidement, j’ai du forcer les choses pour retrouver ma solitude tellement les rencontres sont faciles. A present, j’aime toujours rencontrer des voyageurs ou des locaux mais j’ai de moins en moins d’entrain pour les rencontres ephemeres. Cela dans le sens ou les separations sont toujours chagrinantes lorsque je tombe sur un bon esprit. Je dois aussi avouer que ca me prend de l’energie, sutout lorsque je ne peux meme pas communiquer en anglais, et en cette fin de premier episode de voyage, je dois l’economiser un peu. Alors oui, je prefere etre seul pour rencontrer les locaux et pousser l’aventure mais il est toujours tres agreable de partager un episode de voyage, les envis des uns et des autres… « Le bonheur n’existe que s’il est partage », Christopher Mc Candless.

Il m’arrive aussi de me questionner sur mon caractere, constamment developpe par ce voyage. En perdant de plus en plus un esprit voyageur en faveur de l’esprit local, je crains de devenir moins tolerant sur certaines reflexions d’etrangers dans un pays. Par exemple, le fait de comparer pejorativement une culture par rapport a un pays qui n’a rien a voir, sans prendre en compte le contexte local. Il n’y a en effet rien d’impoli a cracher dans certains pays d’Asie, c’est juste culturel. Nous mangeons bien dans des assiettes separees, chose tres impolie dans cette region. Je repense aussi a ce pretendu voyageur rencontre en Mongolie qui a affirme que visiter un des pays d’Asie du Sud Est, suffisait pour connaitre les autres. Apres en avoir vu qu’un modeste morceau, des capitales aux villages perdus, j’ai quand meme de quoi sauter au plafond face a de tels propos. Mais finalement… qui suis-je pour juger ainsi ? Ne suis-je pas sence partager mon experience et developper une autre vision du Monde … ? La pensee idealiste n’est pas toujours facile a garder et a proner.

Le 14 avril, nous embarquons en train de nuit pour Bangkok et quel confort !! J’apprecie tellement a present de faire de la route sans avoir a etre conscentre pendant des heures a cuire entre soleil et poussiere. J’adore toujours autant conduire ma moto mais ce repit n’est pas de refus. Et puis le voyage en train a quelque chose de fascinant. Sur la route ca secoue sans cesse me forcant a tortiller mon derriere pour limiter l’inconfort de la scelle. Ici, je suis berce par la succession des rails et la nuit devient delicieuse.

Nous arrivons vers 5h30 et apres notre dernier petit dejeuner en face de la gare, c’est avec amertume que je me separe d’Alex et Clemence pour ne pas se revoir avant mon retour en France, dans quelques annees. Nous en avons bien profite !

Je dois desormais recuperer ma moto et le reste de mes affaires a l’hotel ou j’etais avec mes parents pour rejoindre la meme guest house qu’a mon arrivee a Bangkok, convenant mieux a mon budget. Il est 6h et je tente uniquement de redemarrer Marceau l’heure suivante en le poussant. Rien a faire ! Je ne parviens qu’a detremper ma chemise. Je pars alors a la recherche d’un garage mais tout est encore ferme. Ajoutons a cela que nous sommes toujours en periode de fete. J’ai alors peu de chance de trouver quelqu’un pour m’aider. Je fais donc une halte dans une station service ou quelques personnes tentent de m’aider en verifiant la bougie d’allumage. Puis je patiente 1h devant un garage, a attendre qu’il ouvre. Le moment venu, le garagiste donne un coup de kick et ca repars. Comment puis je expliquer que je ne peux pas demarrer s’il y arrive … ?

Je dois avant tout rejoindre la guest house en traversant la ville pour poser mes affaires, meme si je dois y aller a pied. Ensuite j’aviserai en prenant mon temps. Il faut dire que donner des coups de kick et pousser la moto pendant 2h et ce, des le reveil m’a déjà mis dans un sale etat alors j’attends surtout de pouvoir me poser un chouilla.

En route je ne peux pas faire plus de 200m sans avoir une panne et les redemarrage sont toujours tres capricieux, sous un soleil de plomb. Je me resous donc malgre tout a trouver un garage mais plus je me rapproche du centre moins j’ai de chance d’en trouver. Alors que je pousse la moto sur le bord de la route, un couple s’arrete et se decide a vouloir m’aider. En roue libre je me laisse donc pousser par eux. C’est en effet une pratique courante ici de pousser quelqu’un avec un pied sur le cale pied arriere de la moto en panne. Je dois alors m’adapter a sa conduite et la circulation, ce qui est loin d’etre facile de cette manière mais neanmoins amusant. Ils me conduisent alors a un garage 200m plus loin dans une petite rue ou apres un netoyage complet du carburateur, nous nous rendons compte que la durite d’admission est simplement bouchee. Rien de grave donc mais quelles complications alors que je pensais pouvoir rentrer en un rien de temps. Me voila a la guest house pres de 4h apres avoir debarque du train.



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mercredi 1 avril 2015

1er -5 avril 2015 : Koh Lanta en famille


Depuis la Belgique, il y a 242 jours, je voyage en rasant le sol avec l’avantage de decouvrir ce qui separe deux destinations, mais aujourd’hui, je dois prendre l’avion. C’est bien sur necessaire pour mes parents qui ne restent pas longtemps mais je ressens cela avec une legere amertume en comparant avec le chemin parcouru jusqu’ici. Nous retrouvons donc ma belle sœur Anastasia a l’aeroport de Bangkok avant de nous envoler vers Krabi, sur la peninsule thai, pour rejoindre ensuite l’ile de Koh Lanta.

Voila déjà quelques semaines que je suis surexcite a l’idee de revoir la mer. Je l’ai certe apercu pres de Hai Phong au Vietnam mais sans m’y etre baigne. Il me tarde donc de revoir cette etendue d’eau, semblant infinie. Ce paysage vierge devoilant le plus doux profil de notre ronde Terre.

Arrive a destination, le paysage est deja different, ressemblant d’avantage aux cartes postales a cocotiers. Une fois installe tous les cinq dans une maison un peu isole avec piscine et a 300m de la mer, il ne nous faut pas longtemps pour aller y piquer une tete dans un cadre paradisiaque. Nous savourons ainsi le confort d’un « chez soit » permettant une totale autonomie. Petits dejeuners en terrasse, apero aux vins, ‘tit punchs et saucissons importes… on se croirait a la maison ! Nous louons aussi des scooters permettant de visiter l’ile a notre guise en totale independance.

L’ile peut etre decrite suivant 2 zones, separees par un canal. Plate, avec des mangroves et apparemment pas touristique au Nord-Est ; legerement montagneuse sur la partie allongee du Sud. Cette derniere presente des plages plutôt vaseuses a l’Est tandis que nous trouvons de belles plage de sable a l’Ouest ; ou s’est fatalement developpe le tourisme. A la pointe Sud, un parc naturel abrite une riche vegetation exotique parmi laquelle nous avons la chance d’apercevoir des singes. Sur la cote, des rochers submergees offrent de magnifiques scenes vivantes a decouvrir en snorkeling (plongee avec tuba). La biodiversite marine est en effet remarquable (forcement si on compare avec la Manche…), raison pour laquelle nous reservons une demie journee en mer afin d’y plonger.

Sebastien et Nastya, avec déjà un bon nombre de plongees a leur actif ne necessitent que d’un complement de materiel et d’un plongeur guide. Mes parents en resteront a la formule snorkeling. J’aurais en revanche le privilege de faire un bapteme de plongee ! Oui !! J’aurais droit aux palmes, masque, tuba, la combinaison, la bouteille sur le dos et meme une monitrice rigolote aux jolis yeux bleus !

Deux jours plus tot, je recois donc un manuel d’initiation et un premier briefing sur les techniques de la plongee, les dangers, la communication gestuelle, etc. Entre temps a la maison, nous profitons aussi de la piscine pour desangoisser ma mere a respirer par un tuba. 10 minutes et c’est regle. Incroyable !!

Le jour J, nous sommes tous excite de ce qui nous attend. Je recois alors un second briefing sur le deroulement du bapteme pas a pas. C’est ensuite le moment d’embarquer sur un hors-bord avec l’equipe et un autre couple. Simplement la sortie en bateau est vraiment chouette. Pendant 20 minutes nous voyons Koh Lanta de plus en plus dans son entierete en nous dirigeant vers un petit ilot recence zone protegee.

Une fois arrive les plongeurs s’equipent et se mettent a l’eau un par un, avant que vienne mon tour. Attirail sur le dos et le gilet gonfle, je garde une main sur la ceinture de plomb, l’autre sur le masque. Mais une fois n’est pas coutume, ce n’est non pas en bombe mais par un pas en avant que je me lance a l’eau.

Premiere satisfaction : tout va bien, mon costume d’astronaute me garde a la surface ! Le premier exercice est déjà de respirer par le detendeur. Ah-ah-ah ! Croyez moi, c’est contre nature et cela demande beaucoup de concentration pour y parvenir, meme coache par Sarah ma monitrice !  Les premieres secondes se revelent vraiment difficiles, le but etant bien sur de respirer le plus constamment possible sans vider la bouteille en 5 minutes… Nous sommes tout juste immerge et sentant que je ne suis pas parfaitement serein, Sarah me montre alors l’environnement. Face au spectacle et sans me rendre compte, je trouve alors mon rythme respiratoire. Sous nos pieds et avec une visibilite de 10 ou 15m, la faune et la flore marine bat son plein. Petit, gros, gris, jaune, rouge, raye, inoffensif ou un peu moins, les poissons nous teleportent dans un autre monde, difficilement imaginable depuis la surface.

A present detendu, Sarah me fait passer une serie d’exercices. Tout d’abord, nous descendons un peu plus profondement grace a notre gilet que l’on peut gonfler ou degonfler grace a une manette. Ainsi nous pouvons stagner a une meme profondeur, a condition de ne pas gonfler ou vider excessivement les poumons, combien meme notre « altitude » suivrait.

Je m’excerce donc a la perte du detendeur qui se recupere par un mouvement rotatif du bras droit vers l’arriere, puis par une expiration forte dans celui ci pour enlever l’eau. L’exercice de la vidange du masque s’il contient de l’eau est aussi destabilisant puisqu’il faut expirer par le nez en maintenant le haut du masque plaque. Enfin, en cas de probleme d’air, nous faisons l’exercice du partage du detendeur de secours.

Moi qui pensais y passer un temps fou, il ne nous faut que 5 ou 10 minutes pour regler ca et partir en ballade, toujours a ne communiquer que par gestes codes minimalistes.

Nous plongeons alors sur deux sites autour de l’ilot pendant quasiment 1h chaque fois. Je decouvre alors un univers merveilleux, par l’ecosysteme bien sur mais aussi par l’ambiance qu’il y regne. La notion du temps semble se distordre dans ce silence on ne peut plus apaisant. Le mouvement des poissons en banc, telle l’aura meme de la mer, se revele aussi envoutant qu’insaisissable. D’ici, la surface de l’eau apparait comme un toit, une frontiere entre deux mondes. La texture visqueuse qu’elle genere, refletant a different degre la lumiere du soleil, est a elle seule une merveille de la nature. Enfin, le fait de pouvoir se deplacer en 3 dimensions a tromper les regles de la gravite, me rappel la sensation du vol. Je profite d’ailleurs que Sarah ai le dos tourne pour m’amuser comme un enfant a avancer en vrille.

Pendant ces deux plongees, nous observons une centaine d’especes animales si ce n’est pas beaucoup plus. Je suis d’ailleurs surpris qu’ils ne s’enfuient pas d’avantage en notre presence. Plusieurs murenes restent bien a l’abri dans des rochers a me regarder sans cligner de l’œil. En entrouvrant leur gueule, je peux d’ailleurs voir leurs dents acerees. Rien a voir avec cette tortue que l’on voit debouler lentement dans un coin du masque et que nous suivons du regard par 6m de profondeur. Nul envi de bouger, toute notre attention lui ai dediee. Elle remonte alors a la surface en agitant ses nageoires de la meme manière qu’un oiseau, regarde 3 secondes le temps qu’il fait la haut puis replonge. Voici un moment d’une infinie poesie que je ne suis pas prêt d’oublier.

Quand se termine le bapteme, je sors de l’eau euphorique, souhaitant ni plus ni moins renouveler l’experience. Notons que de retour sur la terre ferme, je garde toute la journee une legere sensation de planer du a l’exces d’azote non evacue dans mon sang, c’est rigolo !

Tout du long, je garde contact avec Alex et Clemence afin de nous retrouver une 5eme fois ! Mon frere ayant oublie de me prendre un billet d’avion retour pour Bangkok (pas si mal finalement !), nous decidons de nous rejoindre dans la region de Krabi le 5 avril, sur un spot d’escalade sur la cote mondialement reconnu.

Ce 5 avril donc, j’accompagne la famille jusque leur hotel pres de l’aeroport de Krabi (vol tres tot) ou je m’emploie a de nouveaux adieux. J’ai l’impression de revivre le meme instant qu’en France, a la difference que j’en sais desormais d’avantage sur cette aventure et les manières de me tirer de situations delicates. Il y a encore moins de raisons de s’inquieter a present, le voyage est mon quotidien ! Je fais finalement 3 fois le tour des bisouilles en sechant les larmes de la maman avant d’atteler de nouveau mes sacs a moi.

Le jour ne va pas tarder a tomber et je ne suis pas sur d’atteindre le petit village de Tonsai perdu dans un cirque montagneux et accessible que par bateau. J’arrive donc a m’entasser dans un minibus déjà quasiment plein jusque Krabi sans savoir vraiment ou se font les correspondances. J’annonce donc juste ma destination finale au chauffeur qui semble avoir eu une journee difficile a en juger son humeur. Je suis donc depose en centre ville juste derriere la navette qui nous conduira a Ao Nang, sur la cote. Il fait a present nuit. Le temps d’attendre que les banquettes se remplissent et nous sommes partis.

Je suis alors tres surpris par Ao Nang, moi qui m’attendais a un moindre tourisme qu’a Koh Lanta, c’est finalement pire. Tout le long de la cote se succedent restaurants, bar, shopping, et les locaux semblent avoir desertes les environs. Alex m’a prevenu que passe 19h, le cout de la navette en bateau explose pouvant passer de 100B a 600B s’il n’y a personne d’autre pour remplir le bateau. Comme il est 20h, je pars dans l’optique de franchir la barriere montagneuse a pied. J’ai en effet lu sur internet qu’il est possible de rejoindre Tonsai a pied via 2h de marche. Mais apres avoir demande confirmation a des masseuses, il semblerait que cela soit possible mais depuis l’Est et non l’Ouest. A vrai dire, je n’y serais meme pas parvenu. Je suis epuise et pas encore remis de la soiree de la veille, alors randonner en pleine jungle montagneuse, de nuit et charge comme trois mules… Il ne fallait meme pas y compter. C’est impressionnant de voir a quel point la fatigue peut tout simplement faire perdre la raison.

Je dors debout. J’ai la possibilite de camper sur la plage tandis que les touristes se promenent a cote, ou tenter le tout pour le tout en cherchant un bateau. Sur la plage, un capitaine m’interpelle et me propose de m’emmener. « C’est 600B sinon il faut attendre 5 autres personnes". Mais vu l’heure, je n’ai pas le temps de jouer au client fidele, alors je pars vers un autre bateau qui me reclame 200B avant de me refuser sans que je ne comprenne pourquoi. Le premier capitaine m’annonce alors que c’est son ami et que si je donne a chacun 100B, je peux monter. C’est le dernier maillon manquant alors ok, j’embarque a bord avec une famille israelienne.

Bon, jusque la vous sentez la filouterie ?! Parce que sur le coup, ca ne me semblais pas si mal… Une fois arrive, je tends donc au capitaine les 100B que j’ai pris soin de totaliser en petite monnaie pour m’alleger. Immediatement, celui-ci s’enerve, reclamant le double et en donnant un coup dans ma main. Aussi, je suis tellement charge et il est si tard que je n’ai pas le choix de prendre avec clemence son chantage de me ramener a Ao Nang si je ne lui donne pas 200B. Je recupere alors quelques 30B qui ne sont pas passe sous le plancher avant de le payer. Chers amis, je viens de me faire arnaque !

Finalement, en pesant les elements, je ne suis pas si mecontent de l’experience. Etant epuise, tard le soir et avec les copains au bout, j’ai de quoi m’estimer heureux de ne payer que 3 fois le prix de la course de jour ! Et puis c’est la premiere duperie depuis 8 mois a voyager alors que j’entends toute sorte d’histoire autour de moi. Disons que c’était le jour de repos de ma bonne etoile.

Je parviens donc a rejoindre Alex et Clemence a leur bungalow tandis qu’ils ne s’attendaient meme plus a me voir ce soir. La cote de 2km pour atteindre la derniere guest house du village aurait en effet pu m’achever.

En transition a la villa tip top deluxe avec piscine de Koh Lanta, je m’autorise un bungalow ; definitivement le dernier du village avant la jungle. Je ne pouvais pas mieux tomber.



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vendredi 27 mars 2015

27-31 mars 2015 : Bangkok et Ayuthaya en famille

Au reveil du 27 mars, ma premiere pensee va a mes parents qui poseront dans quelques heures les pieds sur le meme pays que moi et ce, depuis 8 mois. Excite a l’idee de les voir franchir la porte du terminal de l’aeroport, je dois m’activer serieusement pour y parvenir. J’embarque donc mon sac, prepare la veille, sur la moto et quitte l’auberge pour me rendre a l’hotel de l’autre cote de la ville ou nous resterons tous ensemble. Je dois donc traverser pour la premiere fois le cœur de la ville a moto en m’arretant frequemment pour controler mon itineraire. Mais je perds déjà 30 minutes pour trouver l’hotel. Je parviens a laisser mes affaires a la consigne puis, soucieux de vouloir arriver a l’heure, je decide de me rendre a l’aeroport en moto pour ne pas avoir a chercher le train qui m’y menerait.

Mais je ne me rendais pas compte de la galere veritable et des 20 km qui m’en separent. Il m’est déjà difficile de trouver une voie d’entree pour la voie rapide. Je circule donc dans tout le quartier pour que finalement on m’annonce que les motos ne peuvent pas s’y engager. Bien lance quelques metres plus loin, une fourgonnette me coupe la voie mais j’evite de m’y encastrer par un derapage sur le cote comme dans les films ! J’ai a present de quoi croire au pouvoir de mes deux amulettes du Bouddha... 

Le cœur a 100 par heure, je reprends la route et me retrouve je ne sais comment sur une autoroute. Mais alors que je cherche a en sortir pour ne pas avoir a rencontrer la police, mon moteur commence a serieusement capoter avec de grosses perte de puissance au point qu’il s’arrete sans pouvoir redemarrer ! Aaaah !! Je pousse alors la moto sur la bande d’arret d’urgence en me demandant irroniquement de qui les reparations ou l’amende me fera perdre le plus de temps. Je suis alors embete puisque j’avais annonce que je retrouverai mes parents a l’aeroport sans preciser un plan de secours comme : ne plus m’attendre apres 30 minutes. Moi qui imaginais les querir avec une pancarte « Papa & Maman » j’en suis a present loin, zut !

Au niveau d’une sortie, je m’arrete et parvient a redemarrer la moto sans comprendre comment. C’est alors qu’un taxi s’arrete aussi afin de m’aider concernant la route a suivre. Mais face a mon incomprehension, il fini par m’escorter sur 2 kilometres vers l’aeroport. Je vous presente le plus gentil taximan du monde ! L’oreille pratiquement sur le pot d’echappement, j’essais d’ajuster les gaz pour que le regime du moteur saccade le moins possible. Je parviens alors a rejoindre l’aeroport tant bien que mal et a present bouillonnant. Apres en avoir fait le tour, j’apercois enfin une main se dresser au loin.

Je me dirige droit vers eux tandis que mon attention a l’environnement est desormais efface. Les retrouvailles sont bien sur tres touchantes et je me rends alors compte du temps qui est passe. Enrichi par tant d’experiences, j’ai l’impression d’avoir pris 2 ans de plus. Young Ho a raison, le voyage et les experiences rallongent le temps d’une vie.

Je me contiens un peu sur le recit de mes aventures. Mieux vaut qu’ils rejoignent l’hotel pour souffler, nous aurons le temps de discuter ensuite. Je les mets donc dans la navette de train avant de me repartir pour une nouvelle folie routiere vers l’hotel tandis que les pannes moteur se multiplient.

Nous sommes donc installe au 16eme etage de l’hotel qui contraste radicalement avec le scouat de mes nuits passees. Le temps de souffler un peu, de dejeuner et nous partons déjà a la decouverte de la ville.

Nous passons d’abord 3 jours tous les trois pendant lesquels nous visitons :

Le quartier et les maisons de Jim Thompson, architecte et entrepreneur americain qui a redynamise le marche de la soie thailandaise entre 1950 et 1960. Son dernier domicile est visitable, compose de maisons traditionnelles dans un joli jardin. Difficile de se savoir toujours dans la capitale une fois isole ici. Des visites guides offrent d’interessant details.

Nous dinons trois soir de suite dans un petit restaurant local toujours bonde de thailandais, ce qui est pour moi un excellent indice. Je fais ainsi decouvrir a mes parents les vraies facettes thailandaises comme j’ai pu les decouvrir. Accueil tres chaleureux et plats excellents, c’est reussi !

Incontournable : le Grand Palais. Parmi une nue previsible de touristes, mieux vaut se prendre au jeu des oeilleres chinoises et visiter sans porter attention aux autres. Il est en effet frequent que l’on nous cri a l’oreille ou d’etre bouscule. Ahaha ! Sacre chinois et leur difference culturelle (et non pas impolitesse) ! Il faut vraiment le prendre de manière decontracte ou il y aurait de quoi devenir dingue !
L’edifice a ete construit en 1782 par le roi Rama Ier lors du demenagement de la capitale depuis Thonburi. Cet ensemble architectural remarquable de 22 hectares a été complete au rythme des successions royales par de nouveaux batiments, donnant une reelle sensation de promiscuite.




Le Musee National, gave d’informations historiques et culturelles. C’est un detour interessant mais vous y passerez la journee si vous lisez  tout.

Pour se deplacer, les navettes de bateau sur la riviere Chao Phraya (et les canaux), offrent un cadre paisible et tres plaisant, a l’ecart du vacarme de la ville.

Les taxis sont tres interessant en dehors des heures de pointes et a privilegier aux touk-touks qui circulent plutôt sur de courtes distances a un tarif proportionnellement cher. Quoiqu’il en soit, il faut marchander en demandant la moitie du prix annonce voir moins. C’est au feeling…
Pour ces deux derniers, il arrive de tomber sur des chauffeurs malhonnetes. C’est comme partout, il faut etre un minimum vigilant.


Le metro : moderne et impeccable. Il n’est pas donne et le prix varie suivant la distance. Il y a actuellement deux lignes (une troisieme en construction) mais vous devrez racheter un ticket pour une correspondance.
Il existe aussi des motos taxi. Les chauffeurs portent un gilet de couleur avec un numero. Je n’en sais pas plus, de meme pour le bus.
Depuis l’aeroport, une navette de train vous amenera jusqu’en ville pour moins de 100B (il y a quand meme 20km !).

Dans les environs de China Town et son marche aux fleurs, nous apercevons des varans dans un canal. Rien de bien mechant… juste de gros lezards de 2m ! Alex et Clemence m’en avait parle mais je ne pensais pas reellement en voir. Les rats ne doivent pas faire long feu ! 


Le Bavorn Niwet, qui n’etais pas dans nos plans mais qui vaut finalement le coup d’un petit detour.
 


Le Golden Mount et le temple (Wat) Saket est un bon endroit pour prendre un peu d’altitude avec une vue a 360 degres.


Le temple (Wat) Pho, un des plus grands et anciens temples Bouddhistes de Bangkok, abrite un Bouddha couche de 43 m de long par 15 m de haut. Celui-ci est represente sur son lit de mort sur le point d’atteindre le parinirvana. Ses pieds sont incrustés de nacre représentant les 108 états de Bouddha. Le Wat Pho est aussi le lieu de naissance du massage thaï traditionnel. Depuis 1962, il héberge une école de massage et de médecine traditionnelle réputée.
Par chance, une grosse averse eclate lorsque nous le visitons. Quelques minutes plus tard, le ciel bleu reprend le dessus offrant un cadre magnifique de photographie aux mille et une couleurs.



 

Le lundi 30 mars, Sebastien, mon frere venu de Hong Kong, nous rejoint dans la visite de la capitale. C’est ainsi la 4eme fois que je le retrouve depuis mon depart de Belgique. Nous manquons cependant de visiter le grand marche de Chatuchak ou absolument tout peut etre vendu a pres de 200.000 visiteurs chaque jour… de week-end !

Le Dusit Palace et le temple (Wat) Benchamabopit Dusitwanaram Ratchaworawihan.



Sa venu permet a mes parents d’echapper aux restaurant locaux. Ils peuvent etre bruyants ou esthetiquement pas accueillants, mais c’est pourtant bien ici que l’on trouve les vraies reflets de la Thailande. La ou lorsque l’on s’installe a une table, nos voisins nous saluent chaleureusement (je mets ma main a couper qu’etant seul, j’aurais pu passer la soiree avec eux a apprendre le thailandais). La ou pour expliquer les plats de la carte le serveur s’assoit tout naturellement sur un tabouret en plastique a notre table en terrasse (= sur le trottoir). La ou, alors que menace la pluie, nous sommes invite en premier a prendre place a l’interieur, ou nous apercevons desormais la plongeuse devant son evier et les piles d’assiettes. Au lieu de cela, il n’y a rien a redire du cadre et la decoration des restaurants etoiles ou nous dinons. J’apprecie aussi l’instant familial mais je trouve quand meme tres amusant que l’on m’assiste pour m’assoir ou mettre ma serviette sur les genoux. Il faut dire nous passons d’un extreme a un autre. Je souhaite cependant ajouter un dernier detail : si vous voulez gouter les mets locaux, ce n’est pas le nombre de zero dans le prix qui indiquera la qualite gastronomique mais bel et bien le nombre de locaux dans le restaurant.

Le 1er mars, nous nous rendons tous les quatre a Ayuthaya grace a un taxi de l’hotel. J’admets alors la necessite de ce confort qui se revele parfait au file de la journee. Sans que nous ayons quoique ce soit a dire, notre conducteur avec qui nous sympathisons, nous emmene sur differents sites tels que :

  • Le Palais de Bang Pa-In datant de 1632. L’histoire en a fait une piece architecturale thailando-europeenne surprenante.


 
  • Le temple (Wat) Yai Chai Mongkol et son gigantesque Chedi datant de 1357.



  • Le temple (Wat) Mahathat, construit il y a plus de 600 ans. Il avait une place capitale dans la societe et c’est pourquoi il fut rase par l’armee Birmane. Une statue de Bouddha, quant a elle, est quasiment engloutie par un arbre, melant avec poesie passe et present.





  • Le temple (Wat) Phra Sisanphet qui fut le temple principal pour plusieurs rois.


  • Le Bouddha couche du temple (Wat) Lokayasutharam de 32m de long par 8m de haut. Nous assistons d’ailleurs au changement de sa toge. Moment interessant, meme s’il est effectue par des militaires…


  • Le temple (Wat) Chaiwatthanaram sous ses airs de temple d’Angkor



  • Le temple (Wat) Worachet, un peu au milieu de nulle part.


Je suis chaque fois totalement ebahi face aux ruines gorge d’histoire, a m’en etonner moi meme. J’imagine chaque site a leur apoge, la ou devait avoir lieu de magnifiques celebrations bouddhistes. Notons que les sites sont loin d’etre trop polues d’infrastructures touristiques. Pourvu que cela dure !


Je retrouve aussi Melodie, rencontre parmi un joyeux groupe d’amis a Sapa (Vietnam). Tant d’evenements et tant d’experiences peuvent arriver a deux personnes qui ne se sont pas vu pendant un laps de temps. Il y a bien sur beaucoup a raconter mais qu’en est-il de la complicite… ? Je commence a m’inquieter pour les personnes qui comptent pour moi. Saurais-je rattraper le train en marche… ?  



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