lundi 6 avril 2015

6-14 avril 2015 : Escalade a Tonsai & Songkran a Chumphon

De nouveau avec mon couple de voyageurs, nous visitons sportivement le coin de Tonsai et Railey. Ces villages artificiels desormais dedies qu’au tourisme. Il n’y a donc pas d’habitation locale, pas de marche matinal, mais une longue serie de restaurants/bars et hotels. Pourquoi ? La topologie des environs est exceptionnelle offrant des centaines de voies d’escalade a flanc de falaises et vue sur la mer turquoise. Le site est tellement reconnu qu’il a meme accueilli des championnats du monde. En dehors du cadre sportif, les plages magnifiques sont aussi une raison a l’afflue touristique.

Mais selon moi, le site file sur la mauvaise pente, exploite par des firmes de tourisme de masse. Et puis il est tellement isole que l’alimentation electrique proviens d’enormes groupes electrogenes par-ci par-la. En depit de certains privilegies, le site est alors alimente que de 18h a 1h du matin. Aussi, toutes denrees alimentaires, materielles et les touristes doivent etre affretes par des petites embarcations. Pendant 3 jours, il ne nous a pas été possible d’etre sur la cote et d’entendre autre chose que des moteurs qui resonnent avec les falaises. Et je ne parle que de polution sonore…

Depuis peu, une immense surface de Tonsai a été achete et baricadee. Elle fera prochainement l’objet d’une construction hoteliere. Comment peut on en demande autant a un si petit espace naturellement magique et fragile ? J’ai vraiment tres peur de ce « developpement » qui impactera tout l’environnement. C’est ici meme que je vois le premier thailandais sortir de ses gonds. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond et je me sens alors rapidement coupable d’etre ici.

En mettant de cote cette analyse negative (sur lequel nous sommes tous les trois d’accord), nous passons un agreable moment. Alex et Clemence sont ici depuis 2 jours et se sont déjà abimes sur la roche. Ainsi, je les suis sur les plus faciles voies de la zone d’un niveau 5C. Celles-ci sont rares bien entendu puisque la moyenne va de 6A a 7C avec des exceptions en 8 et 9. Cette petite grimpette me rappel d’ailleurs combien je devrais me remettre au sport en Nouvelle-Zelande. Pour info, le niveau d’une voie est donne par un chiffre suivi d’une lettre de A a C. La plus difficile au Monde est une 9B.

Du 13 au 15 avril se deroulera Songkran, le nouvel an Bouddhiste aussi connu comme fete de l’eau. La veille etant le jour le plus chaud de l’annee, la tradition veut que les thailandais asperge le Bouddha d’eau ainsi que la famille, les proches, et n’importe qui dans la rue. Cela afin d’eloigner la mal chance et de purifier. On assiste alors partout dans le pays a des batailles d’eau gigantesques. Chiang Mai est d’ailleurs tres repute pour ca. A Bangkok, les pompiers se sont meme déjà pris au jeu en sortant dans les rue avec les camions, lance a eau en main !

Souhaitant remonter doucement vers Bangkok avec Alex et Clemence nous decidons de nous arreter quelques jours a Chumphon ou nous pourrons feter Songkran avec les locaux et Melodie qui nous a rejoint.

Pour nous y rendre apres une nuit a Krabi, nous passons par une agence de fond de quartier. Pour un prix raisonnable, nous sommes recupere le 10 avril a l’hotel et emmene jusque Surat Thani, a mi route, via 3 minibus et un bus de ville pour rejoindre la gare. L’agence nous avait bien sur prevenu qu’il ne restait plus de place dans le train ce qui s’est avere faux en nous y pointant directement.

Confortablement installe en seconde classe (la 3eme est avec des banquettes en bois), nous intriguons tous les passagers jusqu'à notre arrivee. 30 minutes plus tard, nous sommes dans une simple mais chouette auberge dont le nom nous etiquette deja : « Farang Guest House » (Farang = etranger).

La ville n’est en rien touristique, mais simplement dans le quartier, il est agreable de se ballader en recevant d’agreables regards ou salutations des thailandais. Avec des motos louees, nous partons une journee le long de la cote Nord ou nous piquons une tete sur la plus belle plage du coin. En cette periode de fete, c’est visiblement ici que les thailandais viennent s’installer en famille pour pic niquer avec l’equipement complet. De notre cote, nous jouons encore et encore a la belote coinchee, remplacant d’autres jeux de cartes qui nous ont aussi beaucoup occupes.

Malheureusement nous recevons deux journees d’orage nous empechant de sortir et visiter un village de pecheur non loin. Est-ce une coincidence qu’autant de pluie nous tombe dessus en cette periode, va savoir. J’ai quand meme l’impression que les locaux y perdent aussi un peu d’entrain.

Depuis quelques jours, une nouvelle baisse de moral m’a atteint. Rien d’anormal en soit mais plusieurs points me preoccupent.

Alex et Clemence ont eu plusieurs echos de motards refuses a la frontiere Cambodgienne depuis le Laos. Etant donne que les relations Thailande / Cambodge sont plus compliquees, j’imagine que ca ne peut etre mieux. Et puis a force de me preparer au pire, j’en oublie de relativiser. Il faut dire qu’en cas de refut, je serais contraint de me rendre au Laos (visa payant) pour y laisser la moto afin de rejoindre mon frere au Cambodge en pieton (visa payant). Apres quelques jours, je devrais retourner au Laos (nouveau visa) pour recuperer la moto et filer enfin au Vietnam en me retrouvant trop au Nord pour pouvoir visiter Ho Chi Minh City et les alentours. Ma jolie boucle en prendrait un sacre coup !

Je ressens aussi le besoin de me poser un moment. Apres 8 mois a crapahuter, je commence a fatiguer et j’ai besoin de souffler. Le blog a lui seul est une tache importante et fatiguante puisque, si je me detends quelque pars, une petite voix me dis toujours, « tu vas encore etre en retard sur ton recits ». Je ne peux donc pas etre inactif un moment ou dormir toute une matinee sans qu’un sentiment de culpabilte me pese.

Et puis avant de partir, je craignais d’etre trop seul. Ensuite et assez rapidement, j’ai du forcer les choses pour retrouver ma solitude tellement les rencontres sont faciles. A present, j’aime toujours rencontrer des voyageurs ou des locaux mais j’ai de moins en moins d’entrain pour les rencontres ephemeres. Cela dans le sens ou les separations sont toujours chagrinantes lorsque je tombe sur un bon esprit. Je dois aussi avouer que ca me prend de l’energie, sutout lorsque je ne peux meme pas communiquer en anglais, et en cette fin de premier episode de voyage, je dois l’economiser un peu. Alors oui, je prefere etre seul pour rencontrer les locaux et pousser l’aventure mais il est toujours tres agreable de partager un episode de voyage, les envis des uns et des autres… « Le bonheur n’existe que s’il est partage », Christopher Mc Candless.

Il m’arrive aussi de me questionner sur mon caractere, constamment developpe par ce voyage. En perdant de plus en plus un esprit voyageur en faveur de l’esprit local, je crains de devenir moins tolerant sur certaines reflexions d’etrangers dans un pays. Par exemple, le fait de comparer pejorativement une culture par rapport a un pays qui n’a rien a voir, sans prendre en compte le contexte local. Il n’y a en effet rien d’impoli a cracher dans certains pays d’Asie, c’est juste culturel. Nous mangeons bien dans des assiettes separees, chose tres impolie dans cette region. Je repense aussi a ce pretendu voyageur rencontre en Mongolie qui a affirme que visiter un des pays d’Asie du Sud Est, suffisait pour connaitre les autres. Apres en avoir vu qu’un modeste morceau, des capitales aux villages perdus, j’ai quand meme de quoi sauter au plafond face a de tels propos. Mais finalement… qui suis-je pour juger ainsi ? Ne suis-je pas sence partager mon experience et developper une autre vision du Monde … ? La pensee idealiste n’est pas toujours facile a garder et a proner.

Le 14 avril, nous embarquons en train de nuit pour Bangkok et quel confort !! J’apprecie tellement a present de faire de la route sans avoir a etre conscentre pendant des heures a cuire entre soleil et poussiere. J’adore toujours autant conduire ma moto mais ce repit n’est pas de refus. Et puis le voyage en train a quelque chose de fascinant. Sur la route ca secoue sans cesse me forcant a tortiller mon derriere pour limiter l’inconfort de la scelle. Ici, je suis berce par la succession des rails et la nuit devient delicieuse.

Nous arrivons vers 5h30 et apres notre dernier petit dejeuner en face de la gare, c’est avec amertume que je me separe d’Alex et Clemence pour ne pas se revoir avant mon retour en France, dans quelques annees. Nous en avons bien profite !

Je dois desormais recuperer ma moto et le reste de mes affaires a l’hotel ou j’etais avec mes parents pour rejoindre la meme guest house qu’a mon arrivee a Bangkok, convenant mieux a mon budget. Il est 6h et je tente uniquement de redemarrer Marceau l’heure suivante en le poussant. Rien a faire ! Je ne parviens qu’a detremper ma chemise. Je pars alors a la recherche d’un garage mais tout est encore ferme. Ajoutons a cela que nous sommes toujours en periode de fete. J’ai alors peu de chance de trouver quelqu’un pour m’aider. Je fais donc une halte dans une station service ou quelques personnes tentent de m’aider en verifiant la bougie d’allumage. Puis je patiente 1h devant un garage, a attendre qu’il ouvre. Le moment venu, le garagiste donne un coup de kick et ca repars. Comment puis je expliquer que je ne peux pas demarrer s’il y arrive … ?

Je dois avant tout rejoindre la guest house en traversant la ville pour poser mes affaires, meme si je dois y aller a pied. Ensuite j’aviserai en prenant mon temps. Il faut dire que donner des coups de kick et pousser la moto pendant 2h et ce, des le reveil m’a déjà mis dans un sale etat alors j’attends surtout de pouvoir me poser un chouilla.

En route je ne peux pas faire plus de 200m sans avoir une panne et les redemarrage sont toujours tres capricieux, sous un soleil de plomb. Je me resous donc malgre tout a trouver un garage mais plus je me rapproche du centre moins j’ai de chance d’en trouver. Alors que je pousse la moto sur le bord de la route, un couple s’arrete et se decide a vouloir m’aider. En roue libre je me laisse donc pousser par eux. C’est en effet une pratique courante ici de pousser quelqu’un avec un pied sur le cale pied arriere de la moto en panne. Je dois alors m’adapter a sa conduite et la circulation, ce qui est loin d’etre facile de cette manière mais neanmoins amusant. Ils me conduisent alors a un garage 200m plus loin dans une petite rue ou apres un netoyage complet du carburateur, nous nous rendons compte que la durite d’admission est simplement bouchee. Rien de grave donc mais quelles complications alors que je pensais pouvoir rentrer en un rien de temps. Me voila a la guest house pres de 4h apres avoir debarque du train.



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