vendredi 23 janvier 2015

23-26 Janvier 2015 : Premiers pas au Laos


Tranquillement installe, je passe ma journee du 23 en recuperation de ces 3 derniers jours de route intensifs. La moto, elle aussi en a besoin. Je peux alors prendre a nouveau le temps de penser, tout simplement et dans un cadre relaxant. Mes cheveux devenant longs, j’en profite aussi pour me faire un bandeau avec des chutes de tissus recuperees a l’atelier d’artisanat de l’organisme pour lequel je travaillais a Sapa.

Plusieurs pecheurs se succedent aussi le long de la riviere que ce soit au filet circulaire qu’ils lancent majestueusement, au fusil harpon artisanal ou, pour les femmes et les enfants, avec un filet  plongeant dans un cadre en bois qu’ils utilisent en grattant le sol. Toujours en remontant le courant, ils m’observent curieux, alors pour m’identifier comme un gentil, je les salue par un « Sabaidii ! », qu’ils me renvoient alors avec le meme sourire.

Le soir, un homme vient s’installer gentiellement autour du feu et ne cesse de me parler en Laotien. Je lui fais savoir de temps en temps que je ne comprends pas, sans que ca ne le decourage a chaque fois. Plus tard, et bien sur sans transition comprehensible, il me fait un signe de l’index passant entre le pouce et l’index de l’autre main, signifiant pour moi le coit. Je me percoit alors qu’il veut parler d’autre chose et fait mine de ne pas comprendre, malgre tout perplexe entre amuse et inquiet. Puis ce curieux monsieur s’en va et reviens 15 minutes plus tard alors qu’au meme moment, 3 jeunes femmes remontent le courant en pechant a la frontale. Ce qui devait arriver arriva alors. Il me montre alors les femmes en faisant a nouveau son geste. Oh non ! La ca devient vraiment farfelu ! Non merci mon vieux, lui fais-je comprendre en souriant.

Le 24 janvier, je reprends la route tranquillement vers Xamnua que je passe en debut d’apres midi. Les villages traverses sont tous remarquables par leurs maisons en bois et construites sur pilotis. De temps en temps se trouvent dessous des metiers a tisse sur lesquels des femmes s’y emploi energiquement.

Je remarque qu’ici les hommes mais surtout les femmes portent de temps en temps des shorts ou des robes laissant apparaitre les jambes alors que cela est tres peu rependu au Vietnam et peut meme etre percu comme de l’indecence. Ici donc, les femmes portent frequemment une sorte de long tailleur droit et orne d’une frise brode ou d’une bande de couleur differente dans la partie basse. Cela fait aussi parti de l’uniforme des ecolieres, noir avec une large bande blanche.

Cette region du Laos, decrite par les habitants comme « Une journee d’un million de virages », n’est pas un legende. En une journee, le nombre de portions de route droite superieure a 50m est quasi nul. Mais j’avance bien malgre tout, ne cherchant desormais plus la vitesse mais de m’absorber de l’environnement. 

Si bien qu’a 15h30 je trouve une petite vallee qui m’inspire pour mon prochain bivouac. Il est tres tot mais le temps d’installer le campement et de preparer le feu, les cimes auront peut etre déjà englouti le soleil. C’est un veritable effort pour moi de prendre mon temps sur la route. J’ai tres souvent eu des delais serres en autostop m’obligeant a etre actif tout le jour durant, voir d’avantage. Mais si je garde le meme rythme, j’arriverai en Thailande dans une semaine.

Pour ce qui est du paysage, il se resume a une infinite de montagnes moyennes et couvertes d’une dense vegetation et de forets, similaires au Vietnam meme si le climat est déjà beaucoup plus aride. Et pour mon plus grand plaisir, la route serpente de vallees en cols, et de cols en arretes. Notons qu’ici, comme sur les altitudes moderees du Vietnam, les rizieres se trouvent uniquement en fond de vallees et sur de biens plus grands terrasses. En opposition, les rizieres de la region de Sapa ainsi que probablement le Nord-Est du Vietnam, sont sculptees a flanc de montagne en plus des vallees. Celles-ci etant parfois etroites j’imagine que les cultivateurs (en fait, quasi toutes les familles), n’ont pas le choix d’empieter sur le relief pour produire assez de riz. Il faut aussi savoir que, selon le climat des regions, les rizieres sont reutilises apres la recoltes (Septembre) pour d’autres cereales ou legumes. Incroyable tout ce qu’il y a dire sur la culture du riz ! Savez-vous qu’il y a meme 5 facons de dire « riz » en vietnamien simplement en fonction de son etat (grains de riz, non decortique, decortique, gluant et cuit).

Mais revenons a nos moutons. Grace aux rizieres assechees a quelques metres de mon bivouac, je recupere la paille pour m’en faire un matelat, donnant un air de luxe a ma nuit approchante. Parallelement a l’allumage du feu, je commence la preparation du repas avec des nouilles authentiques, 2 œufs et un oignon, si bien que ma gamelle n’est pas assez grande. Voila une bien belle portion comme je les aime et couronne d’un ciel etoile majestueux, rien a voir avec celui de nos pays polues de lumieres artificielles.













Au petit matin de ce 25 janvier, le brouillard s’est installe et je dois remballer mes affaires meme si en partie humides. Pourtant, en reprenant de l’altitude quelques kilometres plus loin, je sors de cette masse froide et me retrouve de nouveau sous une tempete de bleu.

Au niveau de Nam Noen, je profite d’une pause dans un garage pour re-ajuster la tension de la chaine, et finalement reparer mon compteur.

Plus tard encore, je m’arrete dans un petit village pour en faire le tour. Les habitants surpris de me voir ici, continuent globalement de me saluer avec le sourire.















En redescendant du massif montagneux a Ban Chonthong, je me retrouve devant une immense plaine, tel un lac borde de montagnes. Je dois alors traverser cette zone avant de rejoindre le massif d’en face. J’y fais d’abord une pause biere dans un bar local en plein air avant de chercher encore un coin ou passer la nuit. C’est finalement dans un refuge pour « voyageurs » que je m’installe. Je m’asiatise de plus en plus surtout qu’il me reste des nouilles pour le menu !


 











C’est alors le 26 janvier que j’arrive sans me rendre compte a Phonsavan vers 10h du matin. J’estimais en effet avoir a rouler d’avantage mais par chance, le nom d’auberges et restaurants prealablement reperes dans le Lonely Planet, m’ont interpelle.

Je peux alors m’installer dans une auberge familiale (que je recommande : Kong Keo) ou je commence par prendre une bonne douche avant de m’appreter a visiter la ville et la region.

1 commentaire:

  1. C'est super d'avoir repris tes écritures ! Et les aventures reprennent mais je vois que tu sais les gérer !
    Bon courage et gros bisous.

    RépondreSupprimer