lundi 19 janvier 2015

19-22 janvier 2015 : Good Bye Vietnam


Bien, les amis, voila perpette que je manque a mes devoirs. Mes derniers ecrits datent de la fin du sejour en Russie, autrement dit, il y a 5 mois.

Pendant ce temps, j’ai découvert les steppes Mongoles (1 mois), change ma vision de la Chine (1 mois), et donne de ma personne en tant que volontaire au Vietnam pour, entre autre, enseigner l’anglais a 35 merveilleux adolescents issues de minorites ethniques (3 mois). Je ferais de mon mieux pour rattraper ce retard avec tous les details necessaires mais pour l’instant, laissez moi vous faire part de ma nouvelle aventure de nomade sur la route…

Il y a 2 mois, mes parents m’ont donne rendez-vous a Bangkok (Thailande) pour fin mars et ayant investi dans une moto a mon arrivee au Vietnam, je ne pouvais imaginer y aller sans, me permettant de visiter en route le Laos, la Thailande et le Cambodge avant de revenir normalement a Sapa pour retrouver mes enfants, dont une des dernieres paroles a été « Don’t forget me ».

C’est ainsi que le lundi 19 janvier au matin, je salue mes etudiants qui me couvrent un poigne de bracelets avant qu’ils se mettent en route pour l’ecole vietnamienne. Ayant vu le depart d’autres volontaires, je pensais que ce serais un dechirement sentimental, mais non. Ma volonte de revoir ces enfants dont j’ai paradoxalement tout a apprendre, est bien trop grande pour faire des adieux. Mais alors qu’ils me demandent quand je revendrais, je prefere repondre que je ne sais pas ; favorisant le doute a l’attente.

Il est maintenant temps de charger toutes mes affaires sur la moto qui ressemble alors non sans m’en deplaire, plus a un poids lourd qu’autre chose. Etre routier n’est pas qu’une profession mais c’est aussi un art de vivre. L’objectif est alors de passer la frontiere Laotienne a Dien Bien Phu en compagnie de deux motards gallois, David et Ryan, rencontres la veille lors d’un check-up a mon garage et se rendant aussi a Luang Prabang, au Laos.

Il est 8h du matin et j’ai du mal a imaginer que je quitte mon dernier nouveau lieu de residence et son atmosphere montagneuse que j’ai eu le temps d’explorer. Au revoir Mont Fansipan, toi qui domine le Vietnam et que j’ai eu l’occasion de grimper quasi illegalement, puisque en solitaire, m’offrant mon plus beau mais aussi mon plus difficile trek de 3 jours. Au revoir rizieres a flanc de montagnes inspirant un profond respect en leurs batisseurs et cultivateurs en plus de la magie qu’elles degagent. Au revoir chers volontaires et notre manager qui devinrent rapidement une famille sur qui compter.

Je lance le moteur, c’est parti.













Le temps n’est finalement pas en notre faveur, le manteau nuageux typique de Sapa est bien present et c’est sous de multiples couches de vetements  et passe-pluie que je me lance en tete de pelotons. Notons qu’une semaine plus tot, la neige tombait 500m plus haut.

A peine 10 km de routes sinueuses plus loin, les premiers problemes mecaniques subviennent pour David. Sa poigne d’acceleration semble capricieuse et il doit la demonter pour la reparer. Leur motos ne sont clairement pas du meme etat que la mienne alors j’espere que ca ne perdura pas. En effet, mon visa vietnamien expire ce 21 janvier et ayant eu des echos negatifs quant au franchissement de la frontiere de Dien Bien Phu, a environs un jour et demi de route, je me dois d’avoir un peu d’avance dans le cas ou je serais refuse. 15 minutes plus tard, nous repartons…

La route de montagne nous empeche de rouler bien vite sans compter que la pluie rend la route glissante. Chaque virage se prend avec la plus grande prudence. Comme dit mon frere, « La question a moto n’est pas si on va tomber mais, quand on va tomber ». La descente continue mais la poigne de David n’est toujours pas parfaitement operationnelle. Pour combler le tout, Ryan creve, ce qui nous doit un autre arret dans un garage. Heureusement, ce n’est pas ce qui manque sur la route mais c’est a nouveau du temps perdu sur ma contrainte de visa. Encore plus loin, a Lai Chau et apres 1h de bricolage, David ne peut toujours pas repartir et je me dois de continuer seul meme s’il est beaucoup plus agreable de rouler a plusieurs.












On m’avait parle de zones de travaux pour rejoindre Dien Bien Phu mais je ne m’attendais pas a autant. Les chemins de terre faconnes d’ornieres prennent frequemment le dessus sur la route bitumée alors que par chance le temps s’ameliore meme s’il reste couvert. J’evite au moins la pataugeoire boueuse. 

Le jour s’estampe lorsque je trouve a quelques dizaines de kilometres de Muong Lay un coin tranquille pour passer la nuit. Je suis toujours en region montagneuse, dans un virage, mais j’ai de quoi passer inapercu avec ma moto.












Le 20 Janvier, j’espere en reprenant la route, pouvoir passer la nuit prochaine au Laos. La route s’ameliore, me permettant d’augmenter ma moyenne de vitesse. C’est dommage mais la, je ne peux me permettre de faire du tourisme en m’arretant pour prendre des photos a tour de bras.

Alors que je me rapproche de la frontiere Laotienne, je constate que les fascies changent, surtout par la couleur de peau qui s’assombrie, mais toujours les gens se retournent a mon passage en me saluant chaleureusement.

Je passe Dien Bien Phu en apercevant le musee de la guerre que j’aurais bien aime visite, histoire de savoir d’avantage ce que mes ancetres ont pu faire ici. A midi, je suis a la frontiere, a nouveau dans les montagnes, et il ne me faut que 5 minutes pour etre recale. Il faut en effet etre immatricule dans la region de Dien Bien Phu et non Saigon comme je le suis. Info pratique : le premier nombre de la plaque doit etre 27.

La prochaine frontiere est a 300km plus au Sud, au niveau de Moc Chau et le garde frontiere semble me confirmer que je peux l’emprunter. Nous voila alors reparti ! Je dois passer la frontiere demain sous peine de payer un jour supplementaire a 10 ou 15$ (a confirmer) voir d’etre fiche et avoir plus de difficulte par la suite pour redemander un visa.

La route devient tout simplement delicieuse a present et je ne manque pas d’y faire ronronner la becane. Il manquerait presque une 5eme vitesse ! Ormis un gros col a passer, j’ai devant moi une belle route dont tout motard reveraient et dans un cadre splendide.


Contrairement a la region de Sapa ou l’ethnie Hmong Noir predomine, je croise dans cette region beaucoup de Hmongs Fleuris qui se distinguent d’avantage, comme leur nom l’indique, par des motifs floraux brodes sur leur costumes. La coiffe des femmes est aussi particuliere puisqu’elles enroulent leur treeees long cheveux comme un chignon mais sans avoir besoin de quoi que ce soit pour maintenir le tout.

Je passe la nuit peu avant Son La dans une sorte de grand abris bus ou la penombre semble me rendre invisible.













Au leve du jour de ce 21 janvier, je m’imagine avec hate, passer la nuit prochaine au Laos, mais 150km me separe encore de la frontiere au niveau de Moc Chau ou j’arrive en fin de matinee apres une vidange rapide. Mais apres un detour de 1h a nouveau dans les montagnes, ce n’est toujours pas bon ! Cette fois, il semble que cette frontiere ne soit tout bonnement pas internationale.

J’ai alors 5h pour rejoindre la frontiere de Nam Xoi (=Nam Meo), soit 250 ou 300km sachant que la majeure partie s’avere etre de la petite route. En redescendant a Moc Chau, mon pneu avant creve mais par chance j’arrive dans un garage juste avant de rouler sur la jante, ouf ! Malheureusement je me rends compte un peu tard que mon compteur ne fonctionne desormais plus, du a un mauvais remontage de la roue, mais je dois continuer de rouler.  C’est juste dommage pour comptabiliser les kilometres et estimer mon avancee.

Je roule, je roule mais je fini par ralentir la cadence en me rendant compte de la difficulte de l’objectif. Ma vie vaut quand meme un peu plus que 10 ou 15$...

Au niveau de Mai Chau, la route agreable passe en route de campagne bien plus terreuse. Dans un hameau, un camion citerne me balance un nuage de poussieres insoutenable. Je tente de le doubler mais un profond nid de poule me fait faire un bon. 50m plus loin je me rends compte avoir perdu mon matelat en mousse, mes sandales, mes vetements de pluie et une bouteille d’essence ; le tout fixe avec une sangle elastique par-dessus mon gros sac. Je fais alors demi tour mais tout a disparu. Je verifie enerve les fosses de part et d’autre de la route ainsi que les talus, mais rien.  Les riverains m’expliquent ne rien avoir vu mais je doute pour le coup de leur honnete. Je suis alors surtout embete pour mes sandales qui etaient un bon mais honnereux investissement. Tant pis, je dois reprendre la route, neanmoins de mauvaise humeur.

2h plus tard, je dois commencer a penser a mon campement que j’elabore finalement a flanc de montagne le long d’un chemin a l’ecart de la route. Mon hamac et un bon feu de camp me permettent de relativiser sur les evenements. Ca aurait pu etre plus grave, avec une chute par exemple.













Le 22 janvier, j’arrive finalement a la frontiere apres 80km et 4h30 de route eprouvante par son etat a partir de Ba Thuoc. Je suis alors embete de passer avec un jour de retard et un agent Vietnamien me le fait remarquer par un « Not good !» gentillet. Pourtant aucuns frais supplementaires ne m’est demande. Je quitte alors le Vietnam sans verification de mes bagages mais simplement une surtaxe de 20$ pour la moto, auquel je m’attendais. Du cote Laotien, je suis recu avec un grand sourire et j’obtiens directement mon visa pour 40$. Notons qu’il est payable en Dong (Vietnam), Kip (Laos) ou US Dollar. J’en profite aussi pour echanger un peu de mes Dongs en Kips et Dollars.

Ca y est, je suis au Laos. Une fois de plus, de nouvelles terres et une nouvelle culture s’ouvrent a moi alors que je ne peux desormais plus rien lire du fait de l’ecriture Laotienne.

Il n’est alors plus question de rouler pour rattraper un delais, je suis a nouveau libre de tout. Je fais simplement quelques courses dans une baraque et trouve pas plus de 5km plus loin un coin tranquile le long d’une riviere ou j’installe un campement sur une portion de sable me faisant grandement pense a celui pres du Lac Baikal en Russie. Les temperatures ont alors largement augmentee depuis Sapa et j’installe mon bivouac douillet par un soleil radieux avant d’accueillir la soiree et le diner autour du feu des plus sereinement.

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