Ce matin, mon ami coreen Young Ho passe me
chercher a mon auberge et m’invite chez lui a 10km au Nord de Chiang Rai. Il y
loue une petite maison dans un lotissement pour les 6 prochains mois pour ecrire
le debut de son prochain recit de voyage.
Nous passons donc ces 5 jours ensemble. Lui encaisse
le coup de la fermeture (bien que volontaire) de son site internet de voyage
entretenu pendant 16 ans. Moi j’ecris, fais divers recherches et surtout :
me repose suite a ma semaine dans la nature. Nous discutons toujours beaucoup
de voyage, mode de vie, du monde et j’en passe. Je ne pensais pas qu’une seule
rencontre aurait pu tant faire evoluer ma vision du voyage.
Durant cette periode, je passe mes matinees
dans un cafe etonnament perdu en campagne tandis que Young Ho pratique le Yoga
ou continu de dormir. Ce cafe est tenu par une femme inspirant l’independance et
la liberte. Quel dommage que je ne puisse pas bavarder avec elle, qui ne parle
pas anglais. Le cafe lui permet en fait juste d’accueillir ses amis et de faire
profiter de sa culture de cafe. Ainsi chaque matin, je viens y prendre une
tasse ou deux paisiblement installe, qu’elle complete de toasts sucres, fruits,
the et meme une fois d’un barbecue !
Nous nous retrouvons ensuite pour aller
dejeuner au restaurant de l’Universite de Mae Fah Luang, gigantesque complexe
accueillant plus de 10.000 etudiants par an. Je suis chaque minute etonne par
le confort et les services mis a disposition. Ce qui s’apparente a une petite
ville autonome est aussi comparable a un parc publique parfaitement entretenu.
Un centre sportif offre aussi divers terrains (meme pour la petanque !) ainsi
qu’une piscine ou je m’entretiens ce 14 mars en compagnie de 3 etudiants
rencontres et Young Ho.
Le restaurant universitaire se compose d’une
dizaine de petits restaurants independants qui offrent de tres bon repas pour un
prix reduit (1,3$ pour deux preparations avec riz + supplement de riz). Plusieurs
grands halls permettent ainsi aux etudiants de se retrouver pour dejeuner ou …
travailler.
Car voici le probleme : Apres observation
des infrastructures et des etudiants, rien ni personne ne semble deborder. L’environnement
est contenu dans un cadre conformiste, un cadre de vie « optimum »
pour etudier. Et puis tout le monde se ressemble ici. L’uniforme etant plutot d’usage,
il est difficile d’identifier les etudiants par un style distinctif. Je ne rencontre
donc pas de hippies, rappeurs, gothiques, musiciens ou saltimbanques assis dans
l’herbe a boire une biere tranquillement mais des etudiants acharnes, n’ayant
pas de repit pour experimenter leur jeunesse (dans la limite du raisonnable). Curieux
de leur reactions je leur parle donc du concept des « sex friends » courant
par chez nous, ce a quoi ils me repondent juste « what for ?! ».
OK pas la peine de les bousculer trop vite sur les differences culturelles… !
Alors je repense a mes 4 merveilleuses annees
universitaire au Mans (France). Il m’a certe fallu une premiere annee redoublee
et des moments de gros stress pour trouver le bon ratio etudes /
divertissements mais j’ai finalement reussi a en sortir avec mention ! Y
serais-je parvenu sans grimper sur les toits des universites, sans tracter en
voiture des copains assis sur du carton sur les parking enneiges, sans
participer a des course a pied vetu tels un berger et une femme de charme. Y
serais-je parvenu sans courir tout nu et chantant a tue tete du Santana par une
nuit d’hiver sur le campus suite a un pari alcoolise entre copains ? C’est
meme avec une certaine fierte que j’ai constate, lors d’une convocation en
derniere annee, l’epaisseur de mon dossier de semeur de trouble a la cite
universitaire ! Merci les copains, nous en avons bien profite !
Voila donc le « probleme » dont j’ai
fait mention plus haut. Etudier et une chance a ne pas manquer et j’ai toujours
une grande estime pour les enseignants qui m’ont entoure. Mais ce n’est pas
tout. Cette universite de Mae Fah Luang manque d’hétéroclisme et d’une part de
debauche. Comment trouver sa voie lorsqu’on en voit qu’une seule ?!
(Ces lignes sont dedies a mes futurs enfants qui
pourront me rappeler a l’ordre si je deviens inconciliant.)
Tous ces souvenirs d’etudes, de l’ambiance
universitaire et des rencontres internationales resurgissent nostalgiquement.
Je reprends alors une petite bouffee de cette periode avec Young Ho en passant nos
apres midi a la bibliotheque universitaire.
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