dimanche 1 mars 2015

1er-2nd mars 2015 : Doi Mae Salong – Chiang Rai

L’interet de Young Ho pour mon style de voyage ne se limitera pas a mes recits. Il m’a en effet demande de m’accompagner jusque Chiang Rai, lui permettant d’experimenter une nuit a la belle etoile. Le sachant ecrivain, j’ai alors l’impression de faire l’objet d’un reportage ; lui qui ne cesse déjà de me photographier et me questionner sous tous les angles !

Nous decidons donc de nous rendre jusque la petite ville de Fang a 70km au Sud-Ouest afin d’y visiter le remarquable temple (Wat) Jong Paen au style Birman. En route nous traversons Tha Ton ou le temple offre une vue sur le Myanmar. Malheureusement, l’influence touristique semble avoir denaturaliser les lieux et etant parti tard de Doi Mae Salong, nous preferons ne pas nous y arreter.

En fin de journee nous ne sommes plus qu’a quelques kilometres de Mae Saluk, sur les bords de la riviere Nam Kok qui nous lancera sur les pistes a travers le parc national jusque Chiang Rai. Je suis alors sense trouver le lieu de bivouac, flair en eveil. Comme d’habitude, je cherche a m’isoler afin de ne pas etre derange et c’est au beau milieu de culture de piments, mais, ail et autre que je plante notre drapeau. Notons qu’a l’oppose, Young Ho va demander dans les gendarmeries, ecoles, temples, eglises ou n’importe quel lieu habite s’il peut utiliser un bout de terrain pour y mettre sa tente. Ses bonnes notions de thaïlandais sont ici un net avantage pour se presenter et mettre son interlocuteur en confiance. C’est donc sur ce point que je devrai travailler a l’avenir : apprendre d’avantage les langues locales si je veux decouvrir les vrais facettes des pays et des populations.

Les motos garees, je fais alors comme si je preparais le campement pour moi seul, laissant Young Ho jouer le reporter photo. Chercher du bois, preparer le feu, construire un abri qu’il me faut innover completement pour deux personnes, lancer le feu, preparer le diner. Alors qu’il enfile son pull a la nuit tombe je bouillonne par l’activite. Mais je suis content du resultat, Young Ho est ravi de ce contact direct avec la nature et uniquement la nature. Voila un converti.















Le lendemain matin, meme topo. Je demonte sous l’objectif le campement, lance le feu et prepare le cafe (Vietnamien !!). Voila bien longtemps que je n’avais pas partage un bivouac et j’apprecie de prendre le temps de discuter, savourer un cafe et a se faire dorer la pillule par les premiers rayons du soleil. Ajoutons que la legere rosee deposee sur les plantes environnantes semble nous plonger dans un delicieux Pho (soupe de nouille traditionnelle) en decuplant les odeurs qui traversent notre bivouac.





En fin de matinee il nous faut partir ! 50 km de piste nous separe de Chiang Rai et je souhaiterais y arriver ce soir. J’ai une nouvelle aventure tres excitante en tete pour les prochains jours qu’il me faudrait commencer pas trop tard. Nous faisons cependant une pause dans un petit restaurant pour y prendre un pho. A vrai dire lorsque j’utilise le terme « restaurant », il ne faut pas s’imaginer qu’il y a forcement plus de deux couverts possibles a l’interieur d’un batiment. De temps en temps, cela pourrait etre appele des « bouiboui » mais c’est bien trop denigrant par rapport a la qualite de la nourriture qu’on y trouve. C’est comme en Belgique ! Moins la friterie est accueillante visuellement, meilleure sont les frites !
Par chance la voisine est en train de fabriquer des sortes de paillasses utilisees pour les toits. Young Ho, fidele a lui-même ne se fait pas attendre pour aller la voir et commencer a papoter. Moi qui ai déjà analyse avec admiration les constructions traditionnelles asiatiques, je ne peux resister de m’en approcher aussi. Je manipule alors les elements termines et devore du regard les moindres gestes de cette femme qui visiblement apprecie notre interet. Si bien qu’elle m’invite a prendre sa place et commence mon initiation. Je ne reviens pas de la chance que j’ai de decouvrir reellement un tel artisanat traditionnel. C’est palpitant a nous en faire oublier notre pho qui est desormais prêt.



11h30, nous voila finalement prêt a partir. Ayant acquis plus d’experience sur piste, je prends les devants mais apres 5 minutes, j’ai déjà perdu Young Ho qui ne semble pas aussi confiant. Il nous faut alors 4h pour faire 25km et je ne peux pas dire que je savoure entierement le trajet malgre le cadre magnifique. Mon empressement degrade mon humeur et je dois me faire violence pour cesser ma crispation malgre une chute.
Enfin arrive a mi route, nous nous rendons compte que la route est dorenavant asphaltee et nous obtenons confirmation par des locaux : les derniers 25km sont de bonnes qualites. Mais Young Ho a plus de temps que moi. Il prefere rester dans les environs a essayer de rencontrer les habitants des villages recules que nous avons traverse. Il est certain que l’idee se defend mais je mets ma prochaine aventure en priorite.
Afin de se quitter convenablement, nous nous arretons dans un petit restaurant pour manger un pad thai (nouilles revenues avec des legumes et de la viande, typique thailandais). Le ventre a nouveau plein, tout va pour le mieux et nous entendons nous revoir les prochains jours.

Je reprends donc la route seul vers Chiang Rai ou je trouve rapidement une guest house qui fera l’affaire. Le temps d’une douche et je pars visiter la ville by night.

Le premier apercu n’est pas folichon. La ville est peut etre plus vivable que visitable. Un grand marche nocturne ainsi que des petits restaurants accueil tous les touristes qui en consequence, ne m’attirent pas du tout. Heureusement en s’excentrant, je tombe sur un restaurant pas chers et tres bon. C’est finalement en suivant les locaux que l’on trouve les valeurs sures.

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