samedi 2 août 2014

2 Aout 2014 : Good Bye Europe

Au petit matin, je suis réveillé (si si !) par le bruit des employés municipaux qui ballaient les feuilles de la place Saboras de Kaunas. Il est temps de me bouger et changer d'atmosphère. Je profite alors de toilettes publiques pour me laver. Qu'elle luxe tout d'un coup ! Je sors de la ressourcé , prêt pour une nouvelle journée !
Avant le départ, je passe faire quelques courses pour me faire un petit déjeuner complet et avoir de quoi tenir pour les deux jours à venir. N'étant déjà pas bien épais, je me dois pendant ce voyage d'être plus rigoureux quant à mon alimentation et il m'aura fallu partir en voyage pour l'appliquer enfin ! Adieu ô frites Belges...

Rien de compliqué pour commencer cette journée de stop. Je sais déjà dans quel coin me placer pour tendre le pouce et par quel bus m'y rendre. Une fois sur le début d'une quatre voies, je trouve en moins de 15 minutes une petite famille se rendant à Utena. Nous discutons beaucoup sur la route de mon voyage, géopolitique, économie et j'en passe... C'est tellement chouette qu'ils m'invitent à manger dans un petit restaurant typique. Grande gentillesse me diriez-vous, et pourtant ils ne s'arrêtent pas là. En effet, ils me dépose ensuite sur une station-service stratégique à la sortie de la ville et demandent à un routier de passer un appel radio pour me trouver un nouveau conducteur. Je décharge mes affaires de la voiture mais déjà un camion s'arrête à notre niveau ! Je n'en reviens pas. Accolades et poignés de mains pour les remercier. Le voyage continue !



Mon nouveau conducteur traverse la Lettonie et va jusqu'à Moscou mais je le quitte à la frontière Russe en début de soirée en raison d'une fille de 5 km pour les camions. Sans y croire vraiment, j'arrive de suite à trouver une voiture qui m'emmène jusqu'au premier poste de douane Letton. Je suppose qu'il s'agisse d'employés puisque nous doublons des dizaines de voitures. En sortant, je vois tous ces gens qui attendent leur tour, à coté de leur voiture ou camion. La frontière semble complètement statique. Moi, simple auto-stoppeur, tombant comme un cheveu sur la soupe, je me demande si je dois me placer entre deux voitures avec mon sac et attendre mon tour. Mais étant à pied, l'idée me paraît plutôt ridicule. Je m'avance alors directement alors qu'on me dévisage de tous les angles. Il faut dire qu'il ne doit pas y avoir souvent des auto-stoppeurs qui se promènent par là. C'est aussi la première fois que je passe une vraie frontière à pied et la procédure est un peu floue dans ma tête. Premier cabanon, premier contrôle du passeport. Je reçois un petit papier tamponné et on me fait signe d'avancer. Il est alors cocasse de contourner la barrière pour voiture, a pied, tandis que les regards sont toujours sur moi. Je pourrais vouloir dire à ces gens que je suis confus mais j'ai surtout envie de leur dire “Faites du stop !”. Je rejoins donc la douane principale Lettone ressemblant à un péage. Un homme contrôle à nouveau mon passeport et me dit “Go To Russia”, qui est maintenant à une centaine de mètres. Ma première grande étape touche à sa fin : je quitte l'Union Européenne. 

Avant la douane Russe, un panneau indique que tous produits périmables sont interdits. J'ai encore plein de pain, un saucisson entier et une tablette et demie de chocolat Milka. Je n'aine déjà pas jeter la nourriture mais alors dans le cadre de ce voyage, ça devient très frustrant. Du coup, je me goinfre au maximum mais il en reste encore. J'ai bien envie de prendre mon temps pour tout finir mais je suis quand même entre deux douanes et je ne suis pas sûr qu'ils me laisseraient m'installer et faire ma popote... Je fais donc rapidement le tour de la file de camions en proposant mon chocolat et mon saucisson mais il n'y a pas de gourmand. Quelle tragédie ! 

À la douane Russe, je reçois un petit papier a remplir, pendant qu'autour de moi, quelques voitures attendent toujours leur tour. Après quelques minutes, mon visa d'un mois est validé et il ne me reste plus qu'à faire contrôler mon sac un peu plus loin. Spontanément, je revois ces grosses machines à rayons X des aéroports, mais l'idée qu'ils fassent le contrôle manuellement en déballant tout mon matériel me fait déjà bien plus rigoler ! Je me présente donc au poste ou une femme me demande de lui indiquer ma voiture. Je lui montre alors mon gros sac posé à mes pieds avec un grand sourire intérieur et en précisant que je voyage en stop. Après 3 secondes de réflexion dubitatives, elle me demande si j'ai quelque chose à déclarer avant de m'annoncer que je peux circuler. Quoi déjà ?! J'aurais pu garder ma nourriture finalement ! Bon au moins, ça m'a pris moins de 30 minutes pour tout faire, quand d'autres y passeront leur nuit...

Je reprends donc le stop en m'éloignant pour les rares voitures et camions qui sortent de là, tandis que je suis à nouveau observé par la file opposée. Après une trentaine de minutes au niveau d'une station-service, quasi tous les routiers m'ont fait signe qu'ils allaient dormir et j'imagine que les occupants des voitures n'ont guère envie d'être sympathique avec celui qui les a doublé juste avant. Il est donc temps pour moi de penser à ma nuit, demain sera plus fructueux.

Je pense d'abord à passer la nuit dans une des stations-service environnantes mais elles ne m'inspirent aucun grand repos alors que j'ai surtout envie d'une nuit confortable. La forêt bordant la route fera très bien l'affaire même si je sens déjà les moustiques me titiller chaque cm² de peau nue. 

Il fait encore assez jour lorsque je trouve une charmante petite clairière en pente et envahie d'une dense végétation. Une brume légère couvre déjà la partie inférieure et me pousse à remonter pour en être à l'abri. Une heure plus tard, je suis dans mon duvet, la tete sous une moustiquaire et pas mal de piqures malgré la citronnelle. Mais c'est parfait : à peine arrivé en Russie que j'accélère mon acclimatation en dédramatisant mon autonomie dans ce pays, ou la nature est déjà légèrement différente. 

Seulement ce n'est pas fini. 30 minutes plus tard, alors que je commence à somnoler, des bruits de pas très saccadés apparaissent en se rapprochant. Je sens alors une sueur froide du haut du dos jusqu'en bas. C'est tellement intense et accompagné d'une accélération du rythme cardiaque, que ça en devient exagéré. Je dois me reprendre ! J'essaie d'analyser ce que j'entends : 4 pates, à une vingtaine de métres, peut-être de la taille d'une biche minimum et apparemment assez craintif. Pour continuer dans les extrêmes, mais potentiellement utile, je me remémore l'emplacement de mon Opinel. C'est impressionnant comme les sens s'accroissent dans de telles circonstances. Assez curieusement, l'animal disparaît rapidement et moins distinctement qu' à son arrivée. Mon urine dispersée autour du camp avant de me coucher semble avoir correctement averti de mon territoire.


5 commentaires:

  1. Super Mec! Tu en fais rêver plus d'un!
    Continue de nous faire partager ta balade et profite bien de ces quelques jours de repos à Ekat!
    Bises
    Seb

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  2. ça avance!!! à ce rythme là, tu seras bientôt de retour ^^ ... je suis contente de voir que tout se passe bien. dans quelques mois je pourrai parler à ton neveu/nièce de ce tonton qui "se balade et qui vit dans la forêt" :-)
    prends soin de toi. Bisous

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  3. Bravo fiston pour ces riches nouvelles. Penses à y intégrer des dessins ou des textes manuscrits écrits sur le vif. Bonne continuation et à bientôt pour la suite. Gros bisous. Maman

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  4. Vu la description et le lieu, je pencherais pour un bison :-)

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  5. Salut François! Excellent le coup de l'urine pour marquer ton terrritoire. Excellent le passage de la frontière. Tu exerces sacrément tes talents d'écriture. Tu vas pouvoir rédiger un roman avec tes histoires et celles des gens que vas rencontrer. C'est passionnant le voyage que tu as entrepris. Bises de tout coeur . Tonton Bertrand

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