dimanche 17 août 2014

17 Aout 2014 : A la rencontre de sa majeste le Lac Baikal

Compte tenu de la barriere de la langue, j’ai bien peu echanger avec mon ami Serguei. Pourtant, c’est avec peine que je le quitte, lui qui m’annoncait pouvoir rester aussi longtemps que souhaite.

Je cherche donc a prendre un certain bus pour sortir de la ville. Mais malgre mes signes, un premier bus me passe sous le nez, puis deux. Quelque chose cloche. J’interpelle alors une demoiselle au visage peinture pour demander confirmation. Je la vois alors passer un coup de fil par lequel je me sens vise. Je la laisse alors prendre les renes jusqu'à ce que, 5 minutes de papotage plus tard, une voiture s’arrete a notre niveau. Au volant, son amie nous fait signe d’embarquer.

Je ne comprends alors pas bien quel est leur propre route mais il est certain qu’elles veuillent m’aider et apparemment en faisant un detour oppose a leur destination. Je discute alors en route avec Nastya, notre conductrice et Olga qui rentre en fait d’une celebration Indienne, d’où les pigments qui la recouvrent, Dommage, j’aurais adore voir ca ! M’ayant demande l’adresse ou je voulais aller, elles m’y deposent precisement d’où je reprends le stop.

Une fois de plus je surprends et j’amuse a etre plante sur le bord de la route, pancarte en main, pouce tendu, et souriant. Apres seulement 10 ou 15 minutes, un espece de mini bus s’arrete. Je reconnais d’ailleurs la decoration de l’habitacle car celui-ci m’a déjà croise 2 minutes plus tot. Le conducteur a en effet fait demi tour pour me prendre a son bord. Je cherche a m’assurer que le conducteur me prend bien gratuitement mais c’était d’ores et déjà bien entendu.

A l’interieur, se melangent des figurines bouddiques et othodoxes, des sortes de colliers en tout genre et des foulards portant des inscriptions religieuses/philosophiques. Un vrai mix de cultures des plus saisisant. Il semble que, Serguei, mon conducteur a termine son service expliquant peut etre sa conduite pressee ; mais rien d’inquietant relativement a ma derniere journee de stop.

Apres quelques heures de route, je commence a scruter l’horizon depuis un relief legerement montagneux, a la recherche de sa majeste le Lac Baikal.

L’excitation d’atteindre et de decouvrir ce lac mondialement connu par ses records de longueur, profondeur et vieillesse fait palpiter mon cœur. Ce lac, je l‘ai vu de nombreuse fois dans les Atlas depuis mon enfance et curieusement, il m’a toujours inspire. Je ne sais pas quoi, mais il y avait quelque chose qui me disait « pars le decouvrir ! ». Aujourd’hui, je suis sur les derniers kilometres avant de peut etre y piquer une tete. Une des dernieres fois que j’ai ressenti une telle excitation date du printemps 2009 lorsque l’on m’a juge apte a piloter un planeur seul a bord. Ces genres d’experiences se vivent a 200%.

Lorsque le ciel se confond avec l’horizon, je me dis « ca y est bonhomme, tu as atteins le Lac Baikal en auto-stop », telle une grande satisfaction personnelle des plus encourageante et comblant un morceau de ma vie. Je suis alors comme un enfant ebahi par ce spectacle naturel.


Serguei me depose donc dans la ville de Slyudyanka, implantee sur les rives Ouest du lac. Ne sachant pas si je pourrais faire des provisions plus tard je passe de suite faire le plein de riz, semoule, soupe en poudre, chocolat et pain ; pour 5 jours en me restraignant.

Mon sac devient alors sacrement lourd et beaucoup moins pratique ne serait-ce que pour atteindre Vydrino, 100km plus loin…

Je traverse la ville a pied, pouce tendu mais la nuit se rapproche et j’estime mes chances infimes d’arriver a destination. Mais une idee farfelue me parvient alors que je longe une gare de triage : j’ai déjà vu de nombreux trains de marchandise en route, pourquoi ne pas tenter d’en attraper un au vol… ? Je pense alors aux aventures de Christopher Mc Candless (qui a inspire le livre et le film « Into the Wild ») ou encore a Jeremy Marie (voir 11 Aout 2014) qui l’ont déjà experimente. J’analyse alors le contexte. Je dois me diriger plutôt a la sortie de cette gare pour etre le moins reperable. Les trains prennent de la vitesse lentement mais le temps que la locomotive soit suffisament loin pour ne pas que le conducteur me voit, il semble déjà difficile de courir a vitesse equivalente avec mes deux sacs. L’operation n’est pas sans risque mais cela me permettrait d’atteindre Vydrino dans la nuit. Et je ne parle meme pas de la rigolade si j’y parviens !

Je me cache alors sur le bas cote en attendant un train. Pour l’occasion, je me protege en cas de chute avec une veste polaire et mon manteau. J’ai aussi solidemment attache mes sacs, avec le petit sur la poitrine. Je refais mes lacets de chaussures, me voila prêt !

Au passage d’une de ces imposantes machines, mon regard se pose sur ses roues de metal embrassant lourdement et en rythme les portions de rails. J’imagine alors la bouillit resultante d’un pied maladroit. Je patiente un instant et c’est le moment ! Je cours aux cotes d’un wagon plateau mais le sol couramment caillouteux et l’encombrement des sacs m’empechent de garder l’allure du train. Je tente alors tant bien que mal en tendant les bras d’attraper la structure du wagon mais a peine touche qu’elle m’echappe déjà des mains devenues noires. Je tente une seconde fois en visant un autre de ces wagons mais en vain, le train va déjà trop vite.

Apres reflexion, j’aurais du essayer d’accrocher un batons a mes sacs et maintenu verticalement le long des rails. Poses 50m ou 100m plus loin, j’aurais pu monter plus facilement et une fois a bord, attrapper le baton pour y monter mes affaires. Le seul hic etant les potenciels arrets dans les gares suivantes, ne serait-ce que pour laisser passer un autre convoi…

Je me fait donc a l’idee de dormir dans le coin et apres 15 minutes de marche sur un pseudo sentier surplombant la voie de chemin de fer et le lac, je trouve une petite plateforme ou dormir a la belle etoile ou chacunes se reflettent a la surface du lac semblant infini.

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