mardi 12 août 2014

12-13 Aout 2014 : Omsk - Krasnoyarsk

Au petit matin, Audrew me reveil pour m’ammener sur une station service a la sortie de Omsk, comme il me l’avait indique. Natacha, sa femme, se leve aussi pour nous preparer un petit dejeuner complet, de quoi tenir un bon moment !

Une fois sur la station service en question, Andrew tente de me trouver un camion en allant a la rencontre des routiers. Mais en vain. En revanche, j’y rencontre Dima, un autostoppeur russe, ici depuis 30 minutes (et oeuvrant sans pancarte) pour se rendre aussi au Lac Baikal. Il est temps pour moi de remercier amplement Andrew qui part faire ses livraisons.

Comme le veut les regles du stop, on n’empiete pas sur la zone de stop de celui qui arrive en premier. Je vais alors m’assoir pres d’un petit restaurant en gardant une vue sur Dima, prêt a reprendre sa place s’il trouve quelque chose. Pendant 30 min, rien ne mord mais il repere deux camions visiblement en equipe et immatricules a Novossibirsk, 650km plus loin. Leurs rideaux tires, nous esperons qu’ils reprendront la route dans la matine, nous laissant le temps de nous offrir un cafe, d’echanger du chocolat, des biscuits et de faire connaissance.



Nous patientons ainsi 2h meme si je pense que seul avec ma pancarte, j’aurais pu decoler. Mais tant pis, je prefere profiter de cette tres chouette rencontre avec qui faire route commune, ou parallele.

Alors que les routiers montrent des signes de vie, Dima part leur demander s’ils peuvent nous prendre, mais il semble qu’ils aient a faire demi tour vers l’Ouest. Notre plan tombe donc a l’eau. Il faut alors ne plus tarder et nous tentons le stop a deux, ma pancarte a la main. Apres quelques minutes un camion s’arrete et nous fait signe qu’il ne peut prendre qu’une seule personne. C’est alors que spontanement, Dima m’insite a monter, annonçant qu’il pourra plus facilement negocier avec un conducteur dans sa langue pour se faire emmener. Pas le temps de chipoter, j’accepte l’offre et espere croiser a nouveau ce bon prince pour lui rendre la pareil.

Je monte alors avec Nikolay qui m’annonce aller jusqu'a Krasnoyarsk, 1400km plus loin. Je me retiens de lui demander de suite si je peux rester avec lui pour ces deux jours de route, mais des etoiles petilles deja dans mes yeux ! Pour l'instant, je dois juste gagner sa sympathie.


[Afin de rattraper mon retard dans ce blog, je dois mettre de cote l’ecriture « romancee » pour certaines parties. Veuillez m’en excuser. La liste suivante est donc independante de la chronologie]


- L'etat des routes est parfois si mauvais que les vibrations dans les cabines de camion nuisent a mon dos, fragile depuis 2 ans. Je dois alors adopter un mouvement de cavalier, buste en avant et en amortissant les secousses par un mouvement de va et vient du bassin. Ca fait marer les conducteurs et c’est tres efficace !

- Un nouveau chauffeur endormi...



- Je perds peu a peu la notion du temps, n’en ayant plus vraiment besoin. Je me contente alors grossierement de la position du soleil. Il faut dire que les fuseaux horaires defilent sous mon pouce depuis 2 semaines. Je remarque cependant l’absence de signalisation quand un de ceux-ci est franchi. Curieux de savoir quand Nikolay change son heure, il me repond en rigolant que c’est tout simplement ponctue par les pauses pipi.

- Gard aux signalisations kilometriques ! Il arrive que des panneaux se succedant indiquent une distance croissante pour la meme destination.



- Au fil des discussions avec Nikolay, une tres bonne entente nait et nous pouvons approfondir les sujets, comme la politique. Il est alors interessant d’entendre des arguments dubitatifs quant a la politique de Poutine en ces temps de forte tension avec l’Ukraine. Il m’explique que la majorite des russes gobent ce que les medias veulent leur faire croire (Tiens ! Il y a comme un gout de déjà vu dans nos pays !) et il considere les relations russo-europeenes trop importantes pour les rompre.

- Que la musique pop russe est fatiguante ! Peu importe l’age du conducteur, j’y ai bien souvent droit sauf aujourd’hui ou je tombe sur un fan de Pink Floyd ! Mon telephone etant dote d’un emetteur radio, je prends alors le role de DJ en diffusant quelques uns de leur albums. Notons que cette musique passe merveilleusement bien dans la traversee de la Siberie et les premices de l’Altai. Nous poursuivons ensuite avec de grandes references comme Dire Straits, Elvis Presley, Eric Clapton, John Butler Trio, Led Zeppelin et The Clash. Mon regard est alors cale sur la main de Nikolay qui bat la mesure sur son volant, afin de juger si je reste dans ses gouts ou si je m’en ecarte.

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En cette debut de soiree du 12 Aout, je sais que Nikolay est pret a me reprendre demain matin mais une proposition de CouchSurfing pour le 14 au soir a Irkutsk me laisse hesitant a changer de conducteur a la recherche de voitures, qui roulent habituellement plus vite. Il reste 1700km donc j’aurais a ne pas chomer mais c’est jouable avec beaucoup de chance. Quelques kilometres avant la station service ou Nikolay passera la nuit, je commence a regrouper mes affaires afin d’aller ensuite camper a l’ecart. En arrivant il m’annonce qu’il y a un tres bon bania ici et que je peux l’accompagner. Mais je refuse en lui expliquant que je prefere ne pas avoir les cheveux mouilles en dormant a la belle etoile. Mais je suis encore loin de la realite ! Il me montre alors son second lit suspendu qu’il est dejà en train de liberer de ses affaires et que je n’avais meme pas remarque. Je vais dormir dans la cabine d’un camion ! Je ne peux alors plus lui annoncer que je songe a changer de routier. Quelle manque de politesse ce serait !

Je reprends alors mes petites aises avec un grand sourire et surexcite comme un enfant a l’idee de me fondre autant dans la vie d’un routier. Je dois aussi avouer que ce metier, et surtout ce mode de vie me fascine depuis longtemps au point de me projeter moi-meme de temps en temps dans cette profession, noyee de prejuges et loin d’etre facile.

Mais pour le coup, c’est l’heure du bania ! Cela me coute l’equivalent de 4 ou 5 euro et une biere ou un kvass est offert ! Notons que le kvass est une boisson tres repandue en Russie issue de la fermentation du pain et d’une tres faible teneur en alcool. J’en suis moi-meme un grand amateur mais a ce moment, je salive 
d’avantage a l’idee d’une pinte de biere.


 












Le complexe, dans un cadre tres chaleureux aux murs en bois, est alors constitue de trois pieces a savoir, un vestiaire, des douches et le bania.

Ne sachant pas comment m’y prendre, je reproduis alors les gestes de Nikolay a commencer par le deshabillement. Est-ce complet ou non ? m’interroge-je… Ola oui !! Parfait, allons y gaiement dans nos plus simples attributs ! Le processus est alors compose de l’alternance de rincages et de 8 a 10 minutes au bania ou l’on se retrouve a discuter, pardonnez-moi l’expression, couilles a l’air avec d’autres routiers. On me mettra d’ailleurs en garde pour ne pas m’assoir sur les clous du banc en bois. Il fait en effet plus de 80 degres…

Mais ne sachant pas combien de temps je peux rester ici, et donc combien de sequences faire, je fais comme si c’était chaque fois la derniere, me savonnant ainsi trois fois en 30 minutes. Autant dire que je sors propre comme un sous neuf ! J’ai surement meme déjà elimine la biere bue par-ci par-la !

Traditionnellement, on profite du bania pour se fouetter le corps avec des branches seches de chene ou de bouleau afin de nettoyer et assouplir la peau, d’activer la sudation et la circulation du sang tout en degageant un agreable parfum. Une fois ce « massage » termine, il est d’usage de plonger dans un bassin d’eau froide, un lac, une riviere ou bien, l’hiver, de se rouler dans la neige (merci Wikipedia).

Apres cet instant detente des plus ressourcant, autant vous dire que le sommeil se fait lourd ! 





Au fil du trajet, Dima et moi restons en contact a nous informer de notre progression. C’est alors un peu comme une course ou nous nous croisons sans forcement nous en rendre compte. Si bien que nous nous retrouvons par une chance incroyable [et que j’essaierai de developper plus tard] le 13 Aout au soir a un restaurant au Nord de Krasnoyarsk sur la route de contournement. Nous y passons alors une bonne soiree sous la terrasse couverte (resto ferme) a partager nos vivres et a discuter dejà comme de vieux ami. 


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