mardi 19 août 2014

19 - 22 Aout 2014 : Camp sur les rives de la Snezhnaya.

- Mon campement prend peu a peu des allures de cabane de Robinson Crusoe auquel je me compare de temps a autre en souriant. Peu a peu, je trouve ici la sensation d'un domicile grace a un confort jamais egale en termes de bivouac. J'ai mon espace de couchage, un toit que je ferme la nuit, deux bancs autour du feu selon l'orientation du vent, un etandage a linge et meme une toilette seche !














- Je passe la majeure partie de mon temps simplement en short de bain, ou avec une chemise ouverte et un chapeau sans forme pour me proteger un minimum du soleil qui peut cogner dur.

- Je tente a nouveau de pecher en variant les techniques et les endroits mais rien y fait. Le courant est aussi tellement fort que je peux tres difficilement changer de rive.

- Je me retrouve pendant ces quelques jours directement lie aux elements naturels tels que l’eau, le feu et le vent. Le reste ne parait que superflux.














- L’envie d’ecouter de la musique m’atteint parfois. Grace aux centaines de chansons enregistrees sur mon telephone, j’essais des artistes que j’apprecie generalement beaucoup. Mais aucune ne colle au contexte excepte Le Temps qui Reste, de Serge Reggiani.
La notion du temps prend en effet des allures encore bien differentes, je vis avec la nature. Mes graces matinees n’excedent pas 8h et je ne me couche pas avant d’avoir pu contempler les etoiles quand celles-ci se montrent.

- Je trouve ici une solitude de contemplation des plus ressourcante. Les seules activites humaines que je vois sont de rares voitures qui empruntent un chemin sur l’autre rive de la riviere. Naturellement je fini par parler tout seul, rire de mes propres blagues et parler aux papillons qui se mettent a l’abri du soleil sous ma bache. J’imagine alors l’etat psychologique que l’on peut atteindre par un plus long isolement.
Parallelement a cela, je ne me suis pas souvent senti aussi libre.

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Le 21 aout, a 7h du matin tombent les premieres goutes par des temperatures plus fraiches. C’est l’heure du petit dejeuner et j’hesite a quitter mon toit pour preparer le feu en esperant que la pluie cesse. Mais mieux vaut garder les vetements secs au cas ou ca perdure. Je reste alors allonge a somnoler.



Apres quelques heures, la pluie a forci et des goutes m’arrivent dessus. Mieux vaut alors garder le duvet sec en l’utilisant comme oreiller dans sa housse de protection. J’installe alors des ficelles depuis la poutre principale afin de devier les goutellettes. Au fil de la journee j’enfile finalement tous les vetements possible et j’entame alors le plus grand exercice de patience que j’ai pu avoir. Une journee durant, je reste allonge ne trouvant curieusement ni l’envie d’ecrire, ni celle de lire. Cette fois ci, je vis le temps, chaque seconde, chaque minute, chaque heure. J’observe et j’ecoute la pluie tomber comme nous ne prenons pas assez le temps de le faire. C’est une vrai melodie que j’accompagne de temps en temps a l’harmonica ou a la guimbarde.

Toute la journee, mon seul souhait se resume a faire un feu. Pas seulement un feu qui rechauffe, mais un feu qui anime, celui qui se contemple d’une certaine manière. Mais cela s’annonce déjà tres mal ; tout est trempe dehors. 


A 22h, la pluie cesse. Je suis reste tellement longtemps immobile que je sors de suite a la recherche de combustible, lampe frontale allumee. S'il y a une chance de faire du feu, je dois la saisir !

Ecorce epaisse en guise de plat, ecorce de boulot pour demarrer le feu (combustion rapide et vive, meme mouille) et du bois flotte que j’ « epluche » pour retirer la partie humide et que je taille en allumettes. Le tout dispose en cone permettant une bonne aeration, une concentration du foyer et le sechage des branches exterieures.

Apres 45 minutes de preparation minucieuse, l’instant fatidique. J’allume a la base et en quelque seconde un veritable brasier prend de la hauteur. Je n’avais pas prévu de réapprovisionner si vite et je dois courir aux alentours, tout fou et en rigolant, pour alimenter ce feu tant attendu. Meme les troncs reserves a la construction y passent ! Le moral reprend de plus belle et je peux enfin me preparer un the et le diner en triple portion. 


Aucune etoile ne perce le ciel nuageux et la nuit en est d’autant plus sombre. Je ne discerne rien, excepte le chant semblant eternel de la riviere. Le feu trone dans un cadre pareil et ce n’est que vers 3h du matin que je reprends place dans le duvet, bien heureux et le ventre plein.

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Le 22 aout, il me reste largement assez de feculents mais j’arrive au bout des sachets de soupe en poudre qui servent de sauce. Le pain, le saucisson et le chocolat commence aussi a manquer. Je decide alors de partir en fin de matinee en reapprovisionnement a Vydrino. Cela me prend 2h aller-retour mais je peux a nouveau me faire plaisir sur l’alimentation grace aussi a quelques fruits.

 

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