samedi 23 août 2014

23 Aout 2014 : En route pour la Mongolie.

Apres ces quelques jours extraordinaires au bord du lac Baikal, il est temps de reprendre la route. Je pourrai passer encore du bon temps ici malgre les aleas de la meteo mais je ne suis plus qu’a une journee ou deux de la Mongolie. La Mongolie !! Ce pays, cette region qui fascine tellement de voyageurs ; est veritablement a porte de pouce !

Parallelement a cela Mylene, une amie de France, me rejoindra a Ulan-Bataar par avion le 27 Aout pour 3 semaines de tourisme. Quelques jours d’avances sont aussi a prevoir afin de lancer ma demande de visa chinois qui ne s’annonce pas si facile (les infos pratiques suivront).

A l’aube je demonte l’abris et refais mon sac, triste de quitter ce lieu merveilleux mais le pouce fretillant de nouvelles rencontres, nouvelles contrees et nouvelles experiences.

Je remarque cependant que le niveau de l’eau a monte de 10 ou 20 cm, submergeant d’avantage l’ile voisine. En passant de l’autre cote de la mienne, je constate aussi les consequences des dernieres intemperies. Rien de bien mechant mais je dois chausser cette fois ci mes sandales pour traverser la riviere qui m’apparaissait avant comme une plage de gallet. Toutes mes pensees vont alors a Christopher Mc Candless qui s’est en effet retrouve bloque dans une zone d’Alaska par un torrent du a la fonte des neiges et est decede quelque temps plus tard (1992) par sous-alimentation ou intoxication.

Une fois sur la route, je trouve assez rapidement Anna & Ivan qui m’enmenent jusque Selenginsk. En 2h30 de route, je me sens déjà comme adopte par ce couple alors que ca ne semblait pas gagne d’avance. Comme frequemment  en Russie. Ivan me proposera meme de conduire sa voiture. Mais n’ayant pas mon permis international, je prefere eviter meme s’il aurait été drole de conduire avec le volant a droite.















J’attends ensuite un peu moins d’une heure pour qu’une jeune conductrice s’arrete. En la voyant passer a mon niveau, je n’imagine pas qu’elle me prenne mais je fait finalement erreur ! En voila une autre qui m’annonce que ma bonne gueule a joue en ma faveur ! Alice m’offre un petit repas sur la route et m’enmene a Ulan Oude pour une visite top chrono du centre ville. En fait, il y a surtout la plus grosse tete de Lenine sculpte au Monde mais quitte a etre dans le coin, autant y jeter un coup d’oeil !













Apres cette minute de culture, elle me conduit sur la route pour la Mongolie bien a l’exterieur de la ville. Voila une grosse epine retiree du pied.
Le soleil ne tardera pas a effleurer les reliefs alentours quand je prevois de passer la nuit sur le bord de la route qui mene en Mongolie.


Mais cela ne coute rien de tendre le pouce encore un peu tant que je reste en dehors des villes. Un premier vieux couple me fait faire quelques petits kilometres puis c’est un mini bus hors service qui m’embarque. Je ne suis pas tout a fait a l’aise de peur qu’on me demande de payer a la fin, alors j’entame les presentations avec les deux occupants afin de créer un rapport particulier, peut importe que je me trompe a leur sujet ou non. Nous roulons une bonne heure et sur un double malentendu, Alexander et Serguei me deposent a un super marche a Gusinoozyorsk ou je refais le plein de provisions elementaires a savoir, du pain, du saucisson, du chocolat et de l’eau. En sortant, je trouve mes compagnons toujours au meme endroit, m’attendant pour me laisser enfin sur l’axe principal pour Khyagt, la ville frontaliere avec la Mongolie. Une fois de plus c’est une « claque positive » que prennent mes prejuges.
 
Je m’imagine a present dans une mauvaise posture dans cette ville ou la nuit est déjà tombee. Nourri alors d’esperance, je tends a nouveau le pouce. 10 minutes plus tard, ma bonne etoile refait son apparition quand un jeune couple de mon age s’arrete d’autant plus que leur destination n’est pas moins que la mienne ! En passant la nuit a la belle etoile en bordure de Khyagt je pourrai franchir la frontiere Mongole demain matin. J’avance d’avantage qu’espere !

Dans la voiture, Natacha au volant et Ramon son futur mari, ne laisse que peut de repit a ma fatigue. Ils me questionnent quand a mon voyage et semblent ravi d’y prendre part. Ramon me donne a manger, une biere et des cigarettes tout le long du trajet. Il fini par etre quasiment dos a la route alors qu’il me montre sur son ordinateur portable des photos de lui a la peche avec des amis, de sa famille ou de sa ceremonie de nomination au grade d’officier militaire. Sa carrure cole en effet avec sa profession, mais un peu moins avec sa passion : l’ornithologie ! Natacha elle, est etudiante en droit et se doit de rester concentree sur la route et les nids de poule qui alertent a son compagnon, craintif pour sa voiture. Monsieur fait la lecon de conduite a Madame, mais prefere visiblement siroter ses bieres en me faisant la conversation. Assis sur la banquette arriere, je m’amuse discretement de la scene.

Une chouette ambiance nee dans l’habitacle au point que Ramon me decrit comme son meilleur ami Europeen… et aussi le premier !
Comme frequemment, mes nouveaux amis se soucient de la ou je passerai la nuit. Plein d’assurance mais malgre tout avec une idee derriere la tete, je parle de dormir a la belle etoile ; mes dernieres experiences a l’appui. Leur hospitalite ne se fera pas attendre. Me voila en presence de personnes exceptionnelles, une fois de plus en Russie.

En arrivant dans leur petit appartement a Khyagt, vers 23h, je suis prie de prendre mes aises et Ramon me demande mes vetements a laver. Une douche chaude me rappelle mes derniers jours dans la nature ou chaque bain dans la riviere se suivait de grelotements que le feu de camp, prepare d’avance, apaisait. Pendant ce temps, Natacha est en cuisine et a ma sortie, c’est a un veritable festin qu’ils m’invitent. Des legumes crus, une salade typique russe nommee « seldka pod shuboy » - « Hareng sous son manteau de fourrure », de la charcuterie, du pain et des pierozki et du poisson seche (Gorbusha - saumon, Lesh’ - dorade, Keta – saumon d’Atlantique) pour completer la biere : coutume russe.

Tout le long du repas, nous oeuvrons a etablir une communication tant bien que mal et avec l’aide precieuse d’un traducteur en ligne. Tous les sujets possibles y passent que ce soit pour mieux se connaitre ou simplement pour rigoler. Ils me surnomment d’ailleurs « Gonchaya poroda » – « maigre chien de chasse » en vue de ma carrure, ridicule comparee a celle de Ramon. J’y apprends aussi l’expression « nishtyak » comparable a « super », a la difference que je les fais toujours bien rigoler en l’employant ; pousse aussi a la repetition par Ramon sans cesse.
La soiree s’etend assez longuement alors que nous sommes déjà en tenue de nuit : nuisette pour Natacha, torse nu pour Ramon et moi. C’est simple, naturel et cocasse a la fois !



Vers 2h du matin la fatigue me retombe dessus et mes paupieres ne tiennent plus. Nous passons dans le sejour ou ils dorment dans un canape convertible alors que mon matelat en mousse est pose sur la moquette. Quand quelques heures plus tot je m’attendais a dormir dehors sans savoir ou ni comment, j’ai a present de quoi dormir sur mes deux oreilles.

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